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Corruption: Siemens sur la sellette

Carine Debrabandère28 juillet 2008

Deux ans de prison avec sursis et une amende de 108.000 euros. C'est le verdict prononcé à l'encontre d'un ancien dirigeant du groupe Siemens, le premier d'une série de procès pour corruption contre le géant allemand.

Former Siemens top manager Reinhard S. talks to the media after hearing his verdict at a court in Munich, Monday, July 28, 2008. The former Siemens AG manager was convicted of corruption Monday and sentenced by a Munich state court to two years' probation and a €108,000 (US$170,000) fine. (AP Photo/Diether Endlicher)
Reinhard Siekaczek, condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 108.00 eurosImage : AP

C'est une affaire gigantesque qui touche l'un des fleurons de l'industrie allemande. Les faits de corruption présumés portent sur des contrats d'un milliard trois cents millions d'euros. Il s'agit de caisses noires découvertes dans les comptes du géant de l'électronique sur une période allant de 2000 à 2006, des caisses noires destinées à graisser la patte à de futurs partenaires commerciaux.

Peter Loscher veut faire toute la lumière sur l'affaireImage : AP

On assiste donc à une série de procès instruits notamment par le tribunal de grande instance de Munich (dans le sud de l'Allemagne) contre un certain nombre de dirigeants de Siemens. La justice enquête au total sur 270 cas de corruption, dans une douzaine de pays. Mais l'affaire avait déjà donné lieu à une décision de justice suite aux révélations de novembre 2006 : le paiement par l'entreprise d'une amende de 201 millions d'euros.


Hécatombe au sein de la direction du groupe Siemens

L'ancien patron, puis chef du conseil de surveillance Heinrich von Pierer, personnalité jusque là très respectée dans le monde des affaires, a dû quitter ses fonctions - de même que son successeur à la tête du directoire de l'entreprise.

Heinrich von Pierer a dû quitter ses fonctionsImage : AP

Le nouveau président du directoire, Peter Löscher, a promis de faire la lumière sur toute l'affaire. On s'en tient pour le moment donc à la condamnation à deux ans de prison avec sursis de Reinhard Siekaczek, ancien cadre commercial au sein de la branche spécialisée dans les réseaux de télécommunications. Mais d'autres condamnations vont tomber dans les prochains mois. Et, fait historique : selon la presse allemande, le conglomérat lui-même envisage de demander des dommages et intérêts aux anciens dirigeants jugés coupables d'avoir fermé les yeux sur le système des caisses noires. Ce serait une grande première dans l'histoire de la République fédérale.