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"Coup d'Etat manqué" en RDC, vers la tenue de procès

4 juin 2024

En République démocratique du Congo, après la présumée tentative de coup d'Etat à Kinshasa le mois dernier, se pose la question des suites judiciaires.

Des juges d'un tribunal militaires font face à des accusés en uniforme
Deux procédures judiciaires sont en cours après "la tentative de coup d'État" du 19 mai à KinshasaImage : Arlette Bashizi/REUTERS

Une quarantaine d'assaillants ont été transférés des renseignements militaires à la prison militaire de Ndolo. Ils sont désormais à la disposition de l'auditorat général de l'armée. Cette juridiction militaire interroge également des membres de la Garde républicaine pour leur présumée implication dans l'exécution extrajudiciaire de certains assaillants, et arrêtés le 19 mai dernier à Kinshasa.

Pour Me Willy Wenga, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe, après cette étape, l'auditeur général doit désormais fixer le dossier devant la cour pour qu'un procès puisse se tenir.

"La loi congolaise prévoit que lorsque les civils commettent des infractions prévues au code pénal militaire, ils sont justiciables devant la juridiction militaire", précise Willy Wenga. 

"Donc s'il vient d'être décidé que les faits commis par ces citoyens-là, civils soient-ils, étrangers soient-ils, rentreraient dans le cadre d'infractions militaires, c'est à la justice militaire de les juger, au regard des faits et responsabilités de chacun", affirme-t-il. 

Jusqu'ici les autorités sont restées silencieuses concernant les avancées de l'enquête.

''Que tout le monde puisse répondre de ses actes''

L'organisation Human Rights Watch s'est inquiétée d'exécutions sommaires présumées de certains assaillants, arrêtés le 19 mai dernier à KinshasaImage : Christian Malanga/Handout/REUTERS

La société civile et les ONGs de défense des droits humains se félicitent de la mise à la disposition de la justice de militaires impliqués dans les présumées exécutions sommaires des assaillants. Me Hubert Tshiswaka, coordonnateur de l'Institut de recherche en droits de l'homme, IRDH, appelle à des procès justes.

"Il faudrait que tout le monde puisse répondre de ses actes. Notre organisation encourage les autorités de la justice militaire à éclairer la population sur ce point", a-t- il insisté. 

L'ambassade des États-Unis à Kinshasa déclare n'avoir pas accès aux citoyens américains arrêtés dans le cadre de l'enquête.

Le porte-parole de l'armée affirme, lui, que parmi les auteurs de ce "coup d'Etat étouffé dans l'oeuf", il y avait plusieurs Américains et un Congolais naturalisé britannique.

Et depuis plus de dix jours, Jean-Jacques Wondo, expert militaire et analyste des questions de sécurité, a été arrêté à Kinshasa. Il est accusé d'être en lien avec Christian Malanga, le leader des assaillants.