Coups bas...
14 juillet 2010Si la proposition du Ministre fédéral de l'Environnement de mettre aux enchères l'électricité des centrales nucléaires allemandes est indécente pour certains quotidiens, d'autres comme la Frankfurter Rundschau y voient des aspects positifs. De tels volumes d'énergie une fois vendus ne pourraient plus être remis en question en cas de changement de gouvernement. Autre avantage pour Angela Merkel : ceci pourrait mettre fin à sa discorde avec les Libéraux et la frange économique du parti conservateur sur la question. Plus besoin de définir de date de sortie du nucléaire, il suffit de s'entendre sur les quantités encore à produire.
Die Welt voit un autre avantage dans cette solution : fini les tractations opaques entre producteurs d'énergie et hommes politiques. La vente aux enchères est un moyen loyal et transparent de définir la valeur marchande d'un produit. Le quotidien de Francfort sur le Main revient aussi en première page sur le procès, ouvert hier à Munich, des deux adolescents qui, à l'automne 2009, ont battu à mort sur un quai de gare un père de famille qui s'interposait dans leur tentative de rançonner des enfants.
Pour son homologue la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la mort de Dominik Brunner est révoltante parce que ce père de famille a été victime de son courage civique. Ce procès interpelle donc non seulement les coupables, mais aussi notre société. La solidarité n'est-elle plus qu'un vain mot ? Suffit-il d'attendre que la justice face son travail ? Certes, on ne peut pas attendre du tribunal qu'il redonne du courage à une société dont les membres peuvent rencontrer chaque jour l'inhumanité de leurs semblables en plein jour sur un quai de gare. Mais on peut espérer que, outre un jugement équitable, le procès dessine aussi une solution pour que les bons Samaritains ne risquent pas de devenir des victimes.
Si la Süddeutsche Zeitung, de Munich, revient aussi en première page sur ce procès qui remue profondément la société allemande, le quotidien s'intéresse aussi, une fois n'est pas coutume, au comportement de Nicolas Sarkozy dans l'affaire du financement de son parti, l'UMP. Cela témoigne d'une certaine insolence, voire d'une certain mépris de ce qu'est la démocratie, que de croire pouvoir régler ce dossier par une simple intervention télévisée.Trop de questions sont restées sans réponse. Par exemple celle de savoir si le parti de monsieur Sarkozy a bien accepté de l'argent liquide et si des décisions politiques ont été influencées. Aujourd'hui, les soupçons restent et se retourneront demain contre lui.