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Le Covid-19 impacte négativement la vie des réfugiés

6 avril 2020

Le coronavirus a aussi des répercussions sur la vie des réfugiés en Europe. Plusieurs pays s’étaient dits prêts à accueillir plus d’un millier et demi de mineurs non-accompagnés venus de Grèce. Mais le virus est arrivé.

Le camp de réfugiés de Moria en Grèce
Le camp de réfugiés de Moria en GrèceImage : Getty Images/AFP/M. Lagoutaris

Le Luxembourg pourra-t-il donner le ton dans la réception des mineurs de Grèce?  

Le pays pourrait en accueillir 10 avant la fin de la semaine. C’est ce qu‘a annoncé samedi (04.04.20) le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn.  

Sept autres pays européens, dont l’Allemagne et la France, se sont déclarés prêts à faire de même pour l’un de ces 1.600 mineurs non-accompagnés abrités dans des camps en Grèce, selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui s‘exprimait sur la chaîne allemande ZDF vendredi (03.04.20).

Des demandeurs d'asile en EuropeImage : picture-alliance/NurPhoto/N. Economou

Les réfugiés exposés

Les migrants ont besoin d’une aide urgente. Le Liban, qui en accueille un milion et demi, a appellé lundi (06.04.20) à un soutien financier extérieur.

L’ONG suédoise Better Shelter alerte sur la dégradation de la situation sanitaire dans des camps de réfugiés "souvent surpeuplés et [où] les gens ont un accès limité au savon, à de l’eau propre et à des soins médicaux."

En Afrique, Médecins sans frontières évoque aussi une situation difficile pour les 780.000 déplacés au Burkina Faso à cause des attaques des groupes terroristes.  Ces personnes risquent de manquer de nourriture.

Jeudi (02.04.20), le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la crise humanitaire au Sahel risquait de devenir « ingérable ». Plus de cinq millions de personnes y sont confrontées à une insécurité alimentaire grave.  

Solidarité entamée des dirigeants

L’Organisation des Nations unies (ONU) déplore la situation de centaines de demandeurs d’asile et de réfugiés, candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe et détenus par les autorités libyennes.

La crise humanitaire au Sahel pourrait "exploser" (PAM)Image : imago/CHROMORANGE

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé de ces demandeurs d’asile et de réfugiés "particulièrement vulnérables et exposés à une contamination, compte tenu de la surpopulation, des installations sanitaires de fortune et des services de santé limités."     

Mais l’arrivée de la pandémie a refroidi les ardeurs solidaires des gouvernements. "Le nouveau coronavirus ne devrait fondamentalement rien changer. Mais tout est maintenant naturellement à l’arrêt sur le terrain. Pour combien de temps ? Nul ne le sait officiellement", indique Raphael Bossong, expert des politiques migratoires à la Fondation pour la science et la politique (SWP).

L’ONG Pro Asyl dénonce d’ailleurs la poursuite des expulsions d’Allemagne. Dans les prochains jours, une Togolaise devrait être expulsée depuis l’aéroport de Munich, selon l’ONG qui se félicite de l’échec d’une autre expulsion: la semaine dernière, deux Iraniennes n’ont pas pu être rapatriées de force grâce à la mobilisation de militants associatifs pour les soutenir.