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Covid-19 : L'Europe se vaccine, l'Afrique attend son tour

8 décembre 2020

Le Royaume-Uni est depuis ce mardi le premier pays occidental à avoir lancé la vaccination contre la Covid-19. L’Afrique espère bientôt recevoir ses premières doses de vaccin.

Margaret Keenan a été la première personne à se faire vacciner en Grande-Bretagne
Margaret Keenan a été la première personne à se faire vacciner en Grande-BretagneImage : Jacob King/PA Wire/empics/picture alliance

Margaret Keenan, est entrée ce mardi dans l'histoire : cette dame âgée de 90 ans est devenue la première personne à se faire vacciner au Royaume-Uni et dans le monde occidental contre la Covid-19.

À Coventry, dans le centre de l'Angleterre, elle a reçu une dose du vaccin mis en place par la coopération américano-allemande Pfizer-BioNTech. "Pour vous dire la vérité, au départ, je pensais que c'était une blague. Je ne pouvais pas y croire. Mais vous savez, je suis heureuse que ce soit arrivé, et maintenant je l'ai fait et j'espère que cela aidera d'autres personnes à venir et à faire comme moi. Il faut essayer de faire de son mieux pour se débarrasser de cette terrible chose", a diéclaré cette dame, toute émue.

Pays le plus endeuillé d’Europe avec plus de 61.000 morts, le Royaume-Uni affirme avoir commandé 40 millions de doses de vaccin, permettant de protéger 20 millions de personnes - deux injections étant nécessaires.

La majorité de la population britannique devra toutefois attendre 2021, la priorité étant donnée aux résidents et personnels des maisons de retraite, aux personnes de plus de 80 ans, ainsi bien sûr qu’aux personnels soignants.

Outre le Royaume-Uni, plusieurs autres pays européens dont la Belgique, la France et l'Espagne prévoient des campagnes de vaccinations en janvier.

L'Afrique attend son tour

En Afrique du Sud, des citoyens se sont portés volontaires pour tester le vaccinImage : picture-alliance/AP Photo/S. Sibeko

L’Afrique espère elle aussi pouvoir bénéficier prochainement des différents vaccins.

Spécialiste de la chaîne d'approvisionnement de l'Unicef, Michelle Seidel avertit que le continent doit cependant se préparer à relever certains défis, notamment celui lié au stockage des vaccins. 

"Nous prévoyons que les problèmes se situeront surtout au niveau du stockage et de la distribution de ces vaccins particuliers à des températures très basses, moins de 70 degrés. Les besoins en énergie ainsi que les congélateurs à très basse température nécessitent des générateurs de secours ou des combustibles de secours. Cela va être un véritable défi", prévient Michelle Seidel.

Un vaccin adapté à l'Afrique

Les vaccins tests utilisés en Afrique du Sud proviennent d'études développées à Oxford (Grande-Bretagne)Image : picture-alliance/AP Photo/S. Sibeko

Si le Royaume-Uni a approuvé le vaccin Pfizer-BioNTech, un certain nombre d'autres vaccins sont également en cours de développement. 

Yap Boum, un chercheur en santé publique, pense que la solution pourrait être que l'Afrique choisisse un vaccin qui réponde à ses besoins. "En ce qui concerne l'Afrique, nous sommes heureux qu'il y ait de nombreuses opportunités en termes de diversité des vaccins, car nous n'avons pas besoin de nous précipiter. Nous devons nous préparer afin de choisir le vaccin qui s'adaptera à notre contexte en termes de logistique, d'environnement mais aussi de population", estime le chercheur.

Mais pour Yap Boum, il y a un autre obstacle potentiel à considérer, notamment la résistance des populations face au vaccin.
Les fausses informations diffusées il y a quelques mois et affirmant que des Africains seraient utilisés comme cobayes pour le vaccin ont, dit-il, alimenté de nombreuses critiques. 

Selon le chercheur, une communication efficace sera essentielle pour éviter la propagation de la désinformation qui pourrait entraver le programme de vaccination.