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Cameroun: proposition de médiation allemande

18 juillet 2019

La crise dans les provinces anglophones s’enlise. C’est dans ce contexte qu’une délégation de parlementaires allemands a récemment séjourné dans le pays pour proposer une médiation aux protagonistes.

Kamerun, Soldaten in Buea
Image : DW/F. Muvunyi

"Nous avons lancé une initiative pour demander à la Chancelière Merkel de visiter le Cameroun" (Christoph Hoffmann, député FDP)

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Cette visite s’inscrit dans le droit fil des relations bilatérales entre l’Allemagne et le Cameroun, deux pays liés par un passé colonial. Et le séjour de la délégation des députés allemands n’a pas été de aaa tout repos, comme l’explique Christoph Hoffmann, député du Parti libéral-démocrate, FDP.  "On a parlé avec beaucoup de parlementaires et officiels. On a parlé avec les anglophones, on a parlé avec des francophones. Et nous avons lancé une initiative pour demander à la Chancelière Merkel de visiter le Cameroun et initier un début de médiation pour résoudre la crise anglophone au Cameroun," explique le député.

Une initiative qui a peu de chances d’aboutir renchérit pour sa part le politologue Ibrahim Mouiche. Car explique-t-il, les autorités camerounaises ne seraient pas favorable à un règlement pacifique de la crise. "La guerre enrichie les militaires. Et j’ai l’impression que les militaires n’ont pas besoins que cette guerre-là prenne fin. Ce que je reproche au gouvernement camerounais, c’est d’avoir aussi une position de va-t’en guerre. Beaucoup de gens veulent un dialogue ouvert et inclusif au Cameroun. Mais malheureusement, le gouvernement traine les pieds. Or, je pense que c’est le dialogue qui pourrait résoudre ce problème," souligne le politologue.

Image : DW/F. Muvunyi

Faux rétorque, l’écrivain Enoh Meyomesse. Il estime que la révolte anglophone s’est transformée en banditisme de grand chemin. "Ils ont emballé la population pour quelque chose qu’ils considéraient que ça allait durer trois mois, six mois. Voici la 3ème année. Ils ont perdu énormément d’influence. C’est pourquoi, ils en sont réduits à une violence extrême pour terroriser tout le monde," déplore l’écrivain.

Réponse du politologue Ibrahim Mouiche, "les forces de l’ordre camerounaises commettent elles aussi de nombreuses exactions, dénoncées d’ailleurs par les ONG de défense des droits humains, telles Human Right Watch". Et pour mettre un terme à ce cycle infernal, les autorités doivent repenser la forme de l’État : décentralisation poussée ou fédération comme ce fut le cas au début des années 60. C’est ainsi que les frustrations des populations pourraient être contenues, suggère l’écrivain Enoh Meyomesse.

 

 

 

 

 

 

 

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