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Crise humanitaire dans le nord du Cameroun

19 août 2021

​​​​​​​Des affrontements entre éleveurs arabes Choa et pêcheurs Mousgoum ont causé la mort d'au moins 32 personnes dans le nord du Cameroun. Interview avec le HCR.

Dans le nord du Cameroun, les civils fuient les violences intercommunautaires par dizaines de milliers (Photo d'archive)
Dans le nord du Cameroun, les civils fuient les violences intercommunautaires par dizaines de milliersImage : AFP/Getty Images/R. Kaze

Des affrontements entre éleveurs arabes Choa et pêcheurs Mousgoum ont causé la mort d'au moins 32 personnes dans le nord du Cameroun.

Dans un communiqué de presse publié ce jeudi [19.08.21], le Haut-commissariat aux réfugiés alerte sur la situation humanitaire de 11.000 personnes qui ont dû fuir le Cameroun vers le Tchad à cause de ces violences. Par ailleurs, le HCR précise que 7.300 personnes se sont déplacées à l'intérieur des frontières camerounaises et au total, 19 villages auraient été incendiés.

La situation de ces réfugiés demeure préoccupante, comme le rappelle Selim Meddeb, responsable  du bureau régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du centre. Il répond aux questions de Wendy Bashi.

'85% des déplacés sont des femmes et des enfants' (Selim Meddeb, HCR)

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Lisez ou écoutez ci-contre cet entretien avec Selim Meddeb :

Ce sont les plus violents affrontements intercommunautaires auxquels on a assisté jusqu'ici entre d'un côté des éleveurs arabes Choa et de l'autre côté des pêcheurs et agriculteurs Mousgoum, qui vivent dans le nord du Cameroun.>>> Lire aussi : Situation humanitaire alarmante au nord du Cameroun

Ces affrontements ont commencé le 10 août dernier. On pense principalement aux tensions autour des ressources agricoles, des ressources halieutiques et des ressources pastorales. Les changements climatiques peuvent avoir un rôle dans ces tensions.

Combien de personnes aujourd'hui ont besoin d’aide ? Combien de personnes se retrouvent de l'autre côté de la frontière, au Tchad ?

11.000 personnes ont traversé la frontière entre le Cameroun et le Tchad. Il se trouve aujourd'hui sur 4 à 5 sites. Il y a des arrivées encore aujourd'hui, mais au compte-gouttes, et il faut noter qu'il arrive dans une zone où l'accessibilité est vraiment difficile.

Les routes sont détériorées par la saison des pluies et ce sont des zones où il n'y a pas de réseau de téléphonie. Les arrivées sont à 85% des femmes et des enfants.

>>> Lire aussi : Cameroun : les femmes se mobilisent en faveur de la paix

J'ai parlé à un collègue qui s'est rendu hier dans un des villages d'accueil, le village d’Oudouma. C'est un village qui comptait avant l'arrivée de ces personnes venues du Cameroun, environ 1.500 habitants. Et aujourd'hui, ce sont trois mille réfugiés qui ont été pré-enregistrés par le HCR dans ce village.

Votre institution appelle les gouvernements des pays concernés à mettre tout en œuvre pour réduire les tensions intercommunautaires. Que pouvez nous en dire plus ?

Plusieurs actions ont déjà été menées de ce point de vue-là, notamment au Cameroun. Des médiations à tous les niveaux des autorités ont été lancées.

>>> Lire aussi : Cameroun : les civils pris entre deux feux, selon HRW

Une cérémonie de réconciliation a même eu lieu le 14 août dernier. Mais malheureusement, ce jour-là, les affrontements ont continué, faisant cinq morts.

Toutefois, des renforts de police, de gendarmerie et des renforts militaires ont été déployés par les autorités camerounaises. Le désarmement des différentes communautés a largement commencé et le calme règne depuis quelques jours.