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Crise politique en Tunisie

Aude Gensbittel10 février 2013

L’incertitude persiste depuis l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd. Alors que le parti islamiste Ennahda est divisé sur la marche à suivre, le parti laïc du président Marzouki a décidé de quitter la coalition.

Manifestation des islamistes samedi à Tunis
Manifestation des islamistes samedi à TunisImage : Reuters

Selon le bilan dressé par le ministère de l'Intérieur, les troubles qui ont suivi le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd mercredi dernier ont coûté la vie à un policier et en ont blessé neuf autres. 375 personnes ont été arrêtées. L'armée et la police restent déployées dans plusieurs villes du pays. Si la situation s'est quelque peu calmée dans les rues, la tension augmente sur le plan politique.

Le Premier ministre évoque sa possible démission

Face aux protestations de la population contre le gouvernement mené par le parti islamiste Ennahda, le Premier ministre Hamadi Jebali a proposé de remodeler l'équipe gouvernementale. Selon lui, il faut remplacer les ministres islamistes aux postes-clé par des experts indépendants. Un projet que rejette le reste du parti Ennahda. Le Premier ministre a déclaré être prêt à démissionner s'il ne parvenait pas à recueillir un soutien large de la classe politique à son futur gouvernement.

Hamadi Jebali veut former un gouvernement de technocratesImage : picture alliance/ZUMA Press

Les islamistes à leur tour dans la rue

Après les funérailles de Chokri Belaïd vendredi à Tunis, qui ont vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues de la capitale, les islamistes ont à leur tour manifesté samedi. Plus de 3000 personnes ont défilé pour « protéger la légitimité du pouvoir ». Dans un entretien accordé au quotidien arabophone algérien El Khabar, le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi s'est voulu rassurant : selon lui, l'unité de la formation politique n'est pas menacée. « Les divergences d'opinions à l'intérieur du parti existent et s'expriment en toute liberté, » a-t-il affirmé. Le numéro un d'Ennahda a ajouté ne pas souhaiter la démission du Premier ministre.

Le parti du président Marzouki veut quitter la coalition

Le Congrès pour la République (CPR), le parti laïc du président Moncef Marzouki, a de son côté décidé de se retirer de la coalition gouvernementale. Les trois ministres du CPR en poste devraient annoncer leur démission lundi selon plusieurs cadres du parti. La formation laïque avait annoncé au début du mois qu'elle prendrait cette mesure si deux ministres issus du parti Ennahda restaient en place : celui des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, et celui de la Justice, Noureddine B'hiri. Le CPR détient trois portefeuilles au sein de la coalition gouvernementale : Formation professionnelle et Emploi, Condition féminine et Domaines de l'Etat et Affaires foncières. Outre la formation de Moncef Marzouki, un autre petit parti laïc de centre gauche fait partie du gouvernement : Ettakatol, qui détient également trois portefeuilles : Tourisme, Affaires sociales et Education. La société civile laïque tunisienne reproche aux autorités de ne pas faire preuve d'assez de fermeté envers les salafistes, qui prônent une conception radicale de l'islam.

Les partisans du parti Ennahda ont manifesté leur soutien au gouvernement samediImage : Reuters
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