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Les premières sanctions occidentales tombent sur Moscou

La rédaction francophone | Avec agences
23 février 2022

Alors que le Sénat russe a a donné son feu vert à une opération en Ukraine, les Occidentaux ont dévoilé de nouvelles sanctions économiques contre la Russie.

Le président américain Joe Biden signe le document portant sur de nouvelles sanctions économiques contre la Russie
Le président américain Joe Biden signe le document portant sur de nouvelles sanctions économiques contre la RussieImage : Adam Schultz/White House/Planet Pix/Zuma/dpa/picture alliance

Le Sénat russe a donné son aval à une opération militaire "à l'étranger". Pour le président américain, ceci représente de facto "le début d'une invasion" de l'Ukraine.

Joe Biden a dévoilé lundi (22.02.2022) une première vague de sanctions contre Moscou, comme ses partenaires occidentaux et du G7, le tout en réaction contre la reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des entités sécessionnistes de Lougansk et de Donetsk situées dans l'est de l'Ukraine.

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Selon la Maison blanche, le président russe serait "en train d'élaborer des justifications pour aller beaucoup plus loin" encore, mais, toujours d'après Joe Biden, "il est encore temps d'éviter le pire".

Les ambiguïtés de son homologue russe qui a ordonné l'envoi de "forces de maintien de la paix" dans les régions séparatistes compliquent singulièrement la réponse de Washington. 

Donetsk et Lougansk : la partie rayée de la carte est contrôlée par les séparatistes russes. Vladimir Poutine a désormais reconnu l'indépendance de ces deux territoires.

En attendant, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annulé une réunion prévue mercredi (24.02.2022) avec son homologue russe Sergueï Lavrov, rappelant que "pendant des semaines, nous avons averti le monde que la Russie se préparait à une agression militaire contre l'Ukraine. Nous avons clairement indiqué que si la Russie envahissait le pays, les États-Unis et nos alliés et partenaires en tireraient des conséquences rapides et appliqueraient des sanctions sévères. Nous avons préparé une réponse forte et unitaire. Le président Biden a annoncé la première série de sanctions contre la Russie en réponse à ses actions. Celles-ci ont été étroitement coordonnées avec nos alliés et partenaires et nous continuerons à renforcer nos sanctions si la Russie intensifie son agression contre l'Ukraine."

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Sanctions européennes

Les Européens aussi ont imposé des sanctions financières à la Russie et aux banques qui financent les mouvements séparatistes pro-russes en Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait savoir qu'il envisageait une rupture des relations diplomatiques avec Moscou.Image : Irina Yakovleva/TASS/dpa/picture alliance

L'UE a fait savoir que ses sanctions seraient progressives et prises en accord avec le G7. Selon le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, elles devraient être appliquées dans les prochaines 24 heures. 

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De son côté, le Japon a interdit aux personnes liées aux régions séparatistes de voyager et a gelé leurs avoirs. Le Canada interdit à ses ressortissants de commercer avec les régions séparatistes d'Ukraine.

Enfin, l'Australie a annoncé qu'elle imposerait des sanctions à huit hauts conseillers en sécurité de Vladimir Poutine.

Berlin bloque Nord Stream 2

Après l'annonce de la reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes, Olaf Scholz a été l'un des premiers à réagir, en annonçant dans la foulée, le blocage de la certification du gazoduc germano-russe Nord Stream 2.

Olaf Scholz lors de sa visite au Kremlin le 15 février dernier Image : Mikhail Klimentyev/dpa/Sputnik/picture alliance

Lundi soir, sur la chaîne publique allemande ARD, le chancelier allemand a estimé que des temps "peu pacifiques" s'annonçaient si on laissait Vladimir Poutine agir à sa guise. Selon Olaf Scholz, le président russe a des ambitions territoriales : "Quiconque a écouté Poutine - comme je l'ai fait lors d'un long entretien à Moscou - sait que cette question est dans son esprit. Il sait aussi qu'il a l'intention de changer quelque chose à la géographie de l'Europe. Cela représente une menace car la paix que nous avons trouvée en Europe repose sur le principe que les frontières ne seraient plus modifiées."

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Conflit clair avec les principes de la Charte de l'Onu

La situation en Ukraine préoccupe jusqu'au secrétaire général des Nations Unies. Antonio Guterres a rappelé que la Charte de l'Onu n'était pas un "menu à la carte" et, qu'en tant que  membre des Nations unies, la Russie se devait d'appliquer tous les principes de cette charte : 

Antonio Guterres, secrétaire général de l'Onu, a annulé une visite dans les Grands Lacs pour pouvoir se concentrer sur la crise en UkraineImage : John Minchillo/AP Photo/picture alliance

"Notre monde est confronté aux plus grandes crises mondiales en matière de paix et de sécurité de ces dernières années. Nous sommes confrontés à un moment que j'espérais sincèrement ne pas voir arriver. Je suis profondément troublé par les derniers développements de la situation en Ukraine, notamment les rapports qui font état d'une augmentation des violations du cessez-le-feu de part et d'autre de la ligne de contact et le risque réel d'une nouvelle escalade sur le terrain. Et je suis particulièrement préoccupé par la sécurité et le bien-être de tous ceux qui ont déjà souffert, après tant de morts, de destructions et de déplacements."

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En violation de la Charte des Nations Unies, Vladimir Poutine annonce la reconnaissance de l'indépendance de Donetsk et Lougansk Image : Sergey Guneev/Kremlin/Planet Pix/Zuma/dpa/picture alliance

"Soyons clairs", a poursuivi le secrétaire général de l'Onu. "La décision de la Fédération de Russie de reconnaître la soi-disant indépendance de certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk est une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine. Une telle mesure unilatérale entre directement en conflit avec les principes de la Charte des Nations unies et est incompatible avec la déclaration dite des relations amicales de l'Assemblée générale, que la Cour internationale de justice a citée à plusieurs reprises comme base du droit international."

De son côté, Vladimir Poutine a déclaré ce mardi matin que la Russie serait prête à chercher une "issue diplomatique" au conflit en cours mais a martelé que les intérêts russes et la sécurité de son pays étaient "non négociables". 

A (ré)écouter "La Russie veut reprendre le contrôle de l'Ukraine" (Jean-Sylvestre Mongrenier)

 

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