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Crispation au Niger à la veille d'un sommet de la Cédéao

9 août 2023

Paris a démenti les accusations de la junte, selon lesquelles la France a violé son espace aérien et "libéré des terroristes". De son côté, un ex-chef rebelle a annoncé la création d’un mouvement de résistance au putsch.

Niger | Après le coup d'État militaire (Photo d'illustration)
Paris a "fermement démenti" mercredi les accusations du régime militaire du Niger (Photo d'illustration)Image : Mohammed Babangida/AP/dpa/picture alliance

Le régime militaire nigérien a accusé ce mercredi la France d'avoir violé son espace aérien et, "libéré des terroristes", ce qui constitue selon la junte "un véritable plan de déstabilisation".

De son côté, Paris a démenti les accusations du régime militaire du Niger et précisé qu’aucun terroriste n’a été libéré, affirmant que le vol effectué ce matin avait été " autorisé et coordonné" avec l’armée nigérienne.

Le service de communication du président déchu Mohamed Bazoum a indiqué pour sa part qu’une position militaire dans la commune rurale de Dargol a été attaquée hier dans la nuit par des combattants djihadistes.

Hamid Amadou N'gadé, conseiller en communication du président Mohamed Bazoum, précise ainsi qu’il y a eu plusieurs morts du côté des militaires nigériens.

L’autre fait nouveau dans cette crise, c’est la récente création d’un Conseil de résistance pour la République (CRR), mis en place par l’ancien chef rebelle touareg et ministre d'Etat nigérien, Rhissa Ag Boula.

"La solution se trouve au Niger entre les Nigériens" (Maikoul Zodi)

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Ce dernier entend rétablir dans ses fonctions, le Président déchu Mohamed Bazoum. Une initiative qui fait craindre au politologue Doudou Sidibé un embrasement de la sous-région.

"La création du Conseil de résistance pour la République par le ministre d’État et ancien responsable d’un mouvement rebelle, Rhissa Ag Boula, ne fera qu’envenimer la situation car la junte aura à se battre sur plusieurs fronts en faisant face aux djihadistes, à ce mouvement mais aussi à la Cédéao. Ceci affaiblira l'Etat et ne fera qu’augmenter les risques d’embrasement de la sous-région, ce qu’il faut éviter."

Le sommet de la dernière chance ?

Maikoul Zodi, du collectif Tournons la Page Niger, a assuré pour sa part que la situation est calme dans le pays à la veille du prochain sommet de la Cédéao. Selon lui, le dialogue entre Nigériens, sans intervention étrangère, reste la meilleure solution pour une sortie de crise.

"L’ancien président Mahamane Ousmane a aussi écrit au président nigérian pour dire halte à cette dérive de vouloir venir attaquer le Niger. Nous allons dialoguer pour trouver une solution par rapport à cette question. Je pense que les chefs d’Etats de la Cédéao ont tout intérêt à répondre à l’aspiration des peuples de la Cédéao qui se sont exprimés dans les différents pays pour dire non à cette guerre qu’on veut nous imposer," confie l’activiste à la DW.

À quelques heures de son nouveau sommet, la Cédéao a indiqué vouloir continuer "à déployer toutes les dispositions nécessaires en vue d'assurer le retour à l'ordre constitutionnel au Niger", c'est-à-dire rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'Etat militaire il y a tout juste deux semaines, le 26 juillet.

Le président du Nigeria, Bola Tinubu, actuellement à la tête de la Cédéao, a assuré que la diplomatie était la meilleure voie à suivre, sans exclure toutefois, une intervention militaire. "Aucune option n'a été écartée par la Cédéao", a déclaré son porte-parole.