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Cuba tente un rapprochement avec sa diaspora

3 août 2011

L'Assemblée nationale cubaine a approuvé un vaste plan de réforme qui prévoit de réduire une fonction publique pléthorique et ouvrir la porte au secteur privé. Surtout, les Cubains vont pouvoir voyager plus facilement.

Raul Castro poursuit les réformesImage : picture alliance/dpa

Ce point de la libéralisation des déplacements est essentiel, car il est l'une des revendications principales des Cubains qui, pour la plupart, n'ont pas le droit de voyager. En effet, les conditions pour quitter l'île sont très difficiles à remplir. Sans oublier le chèque de 400 dollars qu'il faut signer dans un pays où le salaire moyen est de 20 dollars. Sortir de l'île du Lézard vert, comme les Cubains surnomment leur pays, est en effet quasiment impossible et si Raul Castro, l’actuel chef de l'Etat, tient ses promesses, alors ce ne sera plus un rêve.

Mais si Raul Castro a engagé cette mesure, c'est aussi parce qu'il s'est lancé dans une opération assez ambigüe de séduction vis-à-vis de la diaspora cubaine et notamment l'importante communauté installée en Floride, aux Etats-Unis. Il a affirmé qu'il souhaite contribuer à « l'accroissement des liens de la nation avec la communauté des émigrés ». Il a expliqué : « Aujourd'hui, les Cubains à l'étranger, dans leur immense majorité, sont émigrés pour des raisons économiques. Même si certains affirment encore qu'ils sont des réfugiés politiques. »

Moins de public, plus de privé, une rupture à Cuba

La fonction publique au régime

Raul Castro sait que la vieille garde cubaine, la plus extrême, celle qui rêve depuis cinquante ans de renverser le régime, est en train de disparaître. C'est une génération qui passe. Et cet appel du pied à la diaspora est réalisé dans l'espoir de voir une manne en dollars revenir au pays, qui en a bien besoin pour assurer son développement. Même si Cuba devra encore convaincre que cet argent ne sera pas confisqué par l'Etat.

Pour cela, Raul Castro essaye de transformer le système en annonçant des coupes claires et même - chose impensable jusqu'alors à Cuba - des licenciements dans la fonction publique. Le secteur privé va être encouragé. Mais les Cubains sont méfiants, ils savent ce que valent les promesses de ce régime depuis cinquante ans. Et en fin de compte, ils attendent la transition, la vraie, celle qu'il y aura après Raul Castro qui, à 80 ans, ne représente pas une alternative crédible au Leader Maximo, son frère, Fidel Castro.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Georges Ibrahim Tounkara