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Cyril Ramaphosa n'a pas démissionné

Patricia Huon
5 décembre 2022

Le président sud-africain est mis en cause dans une affaire de cambriolage dans l'une de ses propriétés où d'importantes sommes d’argent ont été trouvées.

Le président Cyril Ramaphosa lors de sa visite à Londres
Le président sud-africain est sous pression dans l'affaire de cambriolage dans l'une de ses propriétés privéesImage : Wiktor Szymanowicz/AA/picture alliance

Les cadres de l’ANC se sont brièvement réunis vendredi (02.12). Ils devaient discuter de l’affaire Phala Phala, et du sort de Cyril Ramaphosa. Mais l’assemblée a finalement été reportée à ce lundi (05.12). Le chef de l’Etat et son parti gagnent du temps. Officiellement, afin de leur permettre de mieux étudier ce rapport. Sans doute aussi, les portes de sortie.

Le soutien de l'ANC 

Pour le politologue sud-africain, Ebrahim Fakir, la majorité de la direction du parti, bien que divisée, a décidé de confirmer son soutien au chef de l’Etat. "L’argument est que s’il s’en va , cela va compromettre la stabilité du pays, et les réformes qui ont été mises en place au sein des institutions publiques. Ce sont les éléments qui lui ont été présentés. Par ailleurs, le processus est loin d’être terminé, et il ne semble pas qu’une inculpation puisse avoir lieu de manière imminente."

Le scandale de Phala Phala survient à un moment difficile pour l'ANCImage : AP Photo/picture alliance

Après avoir initialement suggéré que Cyril Ramaphosa était prêt à démissionner, ce weekend, son porte-parole a annoncé qu’il avait l’intention de contester "un rapport jugé défectueux."

Une période difficile pour l'ANC

L’analyste politique, Susan Booysen, estime qu’il s’agit d’un moment sombre pour la démocratie."Je pense que c’est un moment dévastateur dans l’histoire de la démocratie sud-africaine. Il n’y a donc pas de candidat propre, sans corruption ou malversations, ou malhonnêteté etc.Il n’y a pas d’alternative ? Et une autre mauvaise chose : les partis politiques d’opposition sont désorganisés et souvent peu crédibles en Afrique du Sud. Cela sape l’idée d’une démocratie multipartite."

Le scandale survient à un moment critique pour l’ANC. Du 16 au 20 décembre, le parti au pouvoir doit désigner son prochain leader. Sauf rebondissement, Cyril Ramphosa devrait rester le favori dans cette élection interne.