C'est le sujet du jour à la Une des journaux ! 24 jours après les élections fédérales, tous reviennent sur les négociations engagées officiellement ce mecredi par Angela Merkel pour former une coalition. "Une coalition œuvre d'art, entre deals et compromis", explique die tageszeitung. Des compromis parce les conservateurs de la CDU/CSU doivent s'entendre avec les libéraux du FDP et les Verts, qui n'ont pas vraiment le même agenda politique. 

Mais quel parti pour quel ministère ? C'est désormais la question cruciale sur laquelle les partis vont tenter de se mettre d'accord. "Ce mercredi la CDU, la parti d'Angela Merkel, rencontre ainsi son allié de la CSU, puis le FDP et les Verts", raconte la Süddeutsche Zeitung. "Ce jeudi les Verts et les libéraux se rencontreront mais sans la CSU et la CDU. Et puis vendredi tout le monde se mettra enfin autour de la table, en même temps".

Les discussions s'annoncent animées ... "Le FDP veut par exemple le ministère des Finances", raconte la Süddeutsche Zeitung. Avant de citer un peu plus loin le président du groupe CDU-CSU au Bundestag, qui explique que son parti n'est pas prêt de lâcher ce ministère. "Ils devraient tous aller boire un verre, déjeuner ou regarder un match de foot ensemble", ose Die Zeit avec humour, tout en se demandant si "cette coalition va vraiment marcher". "Elle marchera, là n'est pas la question, mais le tout est de savoir jusqu'où la CSU et le FDP arriveront à faire pencher la politique Merkel vers la droite", estime la taz.

Beaucoup de questions et de flou donc. Avec une seule certitude : ce sera long. "Peut-être y aura-t-il un gouvernement pour noël. Ou peut-être pas. Cela peut durer longtemps", avance prudemment la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

 

"Rakka, et maintenant ?"

Loin des salles de réunions et des bureaux politiques, la presse revient aussi sur le terrain. Celui de la guerre en Syrie. "Le groupe Etat islamique a perdu Rakka", titre die tageszeitung. Sous ce titre, une photo : celle de deux combattants à un balcon, levant les bras en forme de V comme la victoire. "Les Kurdes ont repris la dernière ville du nord du pays aux terroristes", raconte un journaliste sur place. "Des combats maison après maison, quatre mois durant."

Une victoire militaire, mais aussi très symbolique pour la presse allemande. "C'est de cette capitale des terroristes qu'ont été préparés les attentats de Paris et Bruxelles, c'est de là qu'ils mettaient en scène leur propagande. Ils viennent de perdre leur dernier symbole de leur idée perverse de la normalité", dit encore la Süddeutsche Zeitung.

Des combats longs et désastreux aussi sur le plan humain : "3250 victimes dont 1130 civiles", rappelle la taz. "Il va falloir reconstruire Rakka, ville en ruines, désertée et encore remplie de mines", écrit la FAZ. Pas simple, une fois encore, estime la Süddeutsche Zeitung: "La Syrie est brisée, l'Irak instable et personne n'a pensé à l'après-bataille de Rakka."