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Début du dialogue national au Sénégal

28 mai 2025

Cette démarche, initiée par le président Diomaye Faye, donne la priorité aux questions politiques et institutionnelles. Les urgences sociales, sont laissées de côté.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye
L'ambition affichée du président Bassirou Diomaye Faye : repenser, grâce à ce dialogue national, l'architecture institutionnelle du pays. Image : Zohra Bensemra/REUTERS

Pertinent ou pas, le dialogue national sénégalais s'ouvre ce mercredi (28.05) à Dakar, dans un contexte économique difficile, avec notamment un taux de chômage de près de 35% pour les jeunes de 15 à 24 ans.

"Le dialogue politique aurait dû être une commission dans le dialogue national, au moment où l'emploi des jeunes est problématique", estime ainsi Moussa Sow est le coordonnateur national de la Convergence des jeunesses républicaines, et membre du secrétariat exécutif national de l'Alliance pour la République (APR), de l'ancien président Macky Sall. "L'économie souffre, le secteur privé national est à l'agonie, le bâtiment ne marche plus, l'agriculture reste marquée par de mauvaises récoltes, l'élevage est laissé à lui-même, la pêche est méprisée. Le coût de la vie est exorbitant".

Question de priorité

Les questions économiques et sociales sont des urgences, renchérit Bara Ndiaye, président des Forces ouvertes pour la République et le travail, une formation politique qui soutient le gouvernement actuel : "La prospérité et le développement économique et social de notre pays étant, aujourd'hui, la seule exigence du peuple sénégalais, il faut effectivement que ce dialogue puisse se faire autour de toutes ces questions, principalement et particulièrement sur les questions économiques".

La correspondance de Robert Adé depuis Dakar

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Le coût de la vie et l'emploi des jeunes sont donc des questions préoccupantes. Cependant, nuance le président du Conseil départemental de la jeunesse de la région de Fatick, Massène Papa Gueye, il est aussi important de repenser le système politique, les institutions et les pratiques électorales : "Les questions liées à l'emploi et à l'avenir de la jeunesse sont cruciales, car cette jeunesse a été au cœur des combats pour la troisième alternance. Toutefois, pour poser les bases solides d'un développement inclusif et durable, un dialogue national sur le système politique s'impose comme priorité absolue".

Un dialogue vu comme une chance 

De la même manière, l'analyste politique et économique, Pape Kabo, par ailleurs président de Diaspora Doleye Sénégal, affirme qu'il est pertinent de traiter la problématique de l'organisation des élections, car cela aura, selon lui, des conséquences sur les questions économiques et sociales.

"Tout le monde sait que, dans notre continent, c'est la politique qui est à l'origine de beaucoup de problèmes, dont nous sommes victimes dans nos pauvres Etats africains. C'est pourquoi, je pense que, même si c'est un dialogue qui ne parlera que du système électoral, c'est une bonne chose quand même, et il faut tenir ce dialogue-là".

Le dialogue national a été institué en 2016 par l'ancien président Macky Sall. Plusieurs de ses anciens ministres sont, ces derniers jours, dans le viseur de la Haute Cour de justice pour des accusations de détournement de fonds et de corruption. L'Alliance pour la république (APR), le parti de Macky Sall, dénonce un acharnement politique et ne participera pas au dialogue national.