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Dégel des relations entre Washington et Moscou?

Philippe Pognan13 mai 2015

Le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire d'Etat John Kerry ont eu quatre heures d'entretiens qualifiés côté américain de "francs" et "productifs", premiers signes de détente entre Moscou et Washington.

US-Außenminister Kerry mit Russlands Präsident Putin in Sotschi
Le président russe Vladimir Poutine (à dr.) accueille le secrétaire d'Etat américain John KerryImage : AFP/Getty Images/J. Roberts

Après plus d'un an de crise en Ukraine, les longs entretiens entre le chef de la diplomatie américaine John Kerry et le président Vladimir Poutine sont- ils un signe que les rapports entre Washington et Moscou pourraient se réchauffer ?

Rencontre bilatérale entre Sergei Lavrov , John Kerry et leur collaborateursImage : Reuters/J. Roberts

Cette question occupe les éditorialistes. Selon le quotidien Volksstimme de Magdebourg, "cette visite à Sotchi est très importante. Déjà avant la crise en Ukraine, les Etats -Unis avaient trop laissé refroidir leurs relations avec la Russie. Une grosse erreur, selon l'éditorialiste. Pour que la diplomatie ait de nouveau une chance réelle, il faut que les Etats-Unis acceptent de nouveau la Russie comme une puissance mondiale et un important partenaire. La visite deJohn Kerry pourrait être un signal en ce sens, espère le journal. "

"Certes, les Etats-Unis n'ont pas toujours fait preuve de sensibilité vis à vis de la Russie", estime le quotidien de Munich, Süddeutsche Zeitung: " Mais il est vrai aussi que Washington n'a jamais eu l'intention d'humilier Moscou, contrairement à ce que certains prétendent. De telles affirmations ne tiennent pas compte des concessions faites par Barack Obama. Il a ainsi annulé le programme de bouclier anti -missiles concocté par son prédécesseur George W.Bush et a tenté un nouveau départ prometteur dans les relations avec le Kremlin, aussi longtemps que Dimitri Medvediev était président... Les Etats -Unis et la Russie étaient des partenaires jusqu'à ce que Poutine revienne. L'attaque de Poutine en Ukraine et l'annexion de la Crimée était une atteinte au droit des peuples. Atteinte qui n'est justifiée, ni par d'anciennes invasions illégales commises par les Etats-Unis, ni par des affronts, réels ou imaginaires" conclut la Süddeutsche .

Sergei Lavrov et son homologue américain John Kerry ont évoqué plusieurs dossiers internationaux, dont l'Ukraine et la SyrieImage : Reuters/J. Roberts

Autre thème qui concerne aussi la Russie :

Le rapport finalement publié par les proches et amis de l'opposant et critique du Kremlin, Boris Nemtsov, assassiné fin février à Moscou, avant d'avoir pu terminer lui-même ce rapport.

Ce rapport révèle entre autre qu'au moins 220 soldats russes ont été tués lors de combats dans l'est de l'Ukraine aux côtés de séparatistes pro-russe. "Il est important que ce rapport ait pu être publié, écrit le quotidien Die Welt. Les recherches ont montré que depuis Août de l'année dernière des soldats russes sont entrés en masse en Ukraine et ont participé activement à tous les combats importants. Malgré tout, l'Occident ne doit pas se faire trop d'espoirs. En Russie, la voix de l'opposition politique ne parvient guère aux oreilles de la majorité des Russes. Vladimir Poutine fait l'objet d'un véritable culte de la part de la plupart de ses compatriotes. Et l'éditorialiste termine par une question rhétorique : "Qui, dans cette exaltation générale, veut entendre la vérité? "

A Moscou, l'opposant Ilya Yashin lors de la présentation à la presse du rapport sur la présence militaire russe en Ukraine, un rapport auquel travaillait Boris Nemtsov peu avant son assassinatImage : Reuters/M. Zmeyev