Départ des Tornado pour l'Afghanistan
3 avril 2007Certains, comme les Lübecker Nachrichten par exemple, mettent les points sur les « i ». En Afghanistan, l’Allemagne fait partie des nations en guerre. Et peu importe que les appareils allemands participent directement à des combats ou assurent seulement des missions de reconnaissance aérienne comme en Bosnie : combler de cette manière une lacune dans les capacités opérationnelles de l’OTAN, comme ne cesse de le souligner Franz-Josef Jung, le Ministre allemand de la Défense, revient aussi à faire la guerre. Nier cette évidence revient à faire comme les enfants qui se cachent les yeux en croyant devenir invisibles à ce qui les effraie.
D’autres journaux, comme le Münchner Merkur, doutent de l’efficacité de la stratégie militaire de l’Occident. Jusqu’ici, les bombes de l’Alliance atlantique n’ont pas apporté la paix. L’emprise des seigneurs de la guerre et des barons de la drogue sur le pays reste inchangée. Et hors de Kaboul, le pouvoir du gouvernement central est réduit à une peau de chagrin. Le seul problème est qu’abandonner aujourd’hui l’Afghanistan à lui-même, c’est condamner le président Karsaï aux oubliettes de l’Histoire et faire replonger le pays dans le passé.
Et puis, quelques éditorialistes, à l’instar de la Brauschweiger Zeitung, ironisent sur l’état technique des Tornado de la Bundeswehr. Après une première halte en Sardaigne, pour remise en état, et une seconde aux Emirats Arabes Unis, les appareils restants jugés bons pour le service seront remis en état d’accomplir leur mission sur la base allemande de Mazar-I-Sharif pendant dix jours. Avec une telle technique, n’importe quelle ligne aérienne normale ferait faillite et perdrait sa licence.
Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, les soldats de la Bundeswehr savent très bien que la mission des Tornado entamée hier ne se terminera pas avec la fin du mandat actuel le 13 octobre prochain. La population allemande devrait s’y préparer. Il n’empêche que ces Tornado représentent pour Berlin un levier efficace pour pouvoir peser davantage sur la stratégie de l’Otan en Afghanistan. Un point important, surtout dans le contexte de la reconstruction du pays, conclut le quotidien.