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Les migrants africains de Libye racontent leur souffrance

Blaise Dariustone
20 novembre 2017

L’Afrique est toujours sous le choc de la situation des migrants vendus comme esclave en Libye. Les témoignages recueillis sur le continent commencent à affluer et décrivent l’impensable vécu par les candidats à l’exil.

Libyen Tripoli Migrant nach Rettung durch Küstenwache
Image : Reuters/A. Jadallah

Libyen Sklaverei 18h - MP3-Stereo

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Originaires pour la plupart  de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal, certains migrants qui transitent par la Libye pour rejoindre l’Italie, la porte d’entrée de l’Europe, ont été confrontés à l'impensable : être vendus comme esclave sur des marchés en Libye.

Emprisonnés dans ce pays durant parfois plusieurs mois, ces migrants africains sont vendus pour 1.200 dinars libyens soit 400 dollars chacun. Et subissent toutes sortes d'abus et de tortures. Souleymane, jeune ivoirien, fait partie des victimes qui ont réussi à s’enfuir des geôles libyennes.

Il raconte son calvaire : "En Libye, il est difficile de vivre.Tous les jours les migrants meurent. Dès que tu sors pour aller même à la boutique, on t’attrape pour aller te vendre. J’ai été emprisonné quatre fois là-bas. En prison, on mange un morceau de pain par jour. Tu n’as pas le droit de sortir. On défèque et ont fait tout dans ces prisons. C’est pas facile."

 

 

Nombreux sont ceux qui n’ont pas pu réussi cette aventure. C’est le cas d’Allassane qui, après sa tentative d’émigration irrégulière manquée, a décidé désormais de construire son avenir en Côte d’Ivoire. "J’ai un objectif à atteindre. Je veux aller à l’école, poursuivre mes études pour travailer un jour chez moi", dit-il. 

Face à cette situation, le président nigérien Mahamadou Issoufou a demandé à ce que le sujet soit mis à l'ordre du jour au sommet entre l'Union africaine et l'Union européenne prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan. 

L’ambassadeur libyen a été également convoqué par le ministre des Affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacoubou, qui a fait part de son indignation et exige que tout soit mis en œuvre pour faire cesser cette ignominie et que les auteurs soient sanctionnés. 

En réponse, le gouvernement libyen d’union nationale a indiqué que ces actes sont contraires à la culture libyenne. "Tous les auteurs seront punis, si ces allégations sont confirmées", a déclaré le gouvernement libyen.

Celui-ci a rappelé son engagement envers la charte des Nations unies ainsi que son attachement aux textes criminalisant le commerce des personnes. Mais sa parole pèse encore peu dans un pays qu'il ne contrôle qu'en partie.