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Des consultations hospitalières gratuites en Côte d'Ivoire

16 décembre 2020

Les responsables de la polyclinique Sainte Anne-Marie (PISAM) d'Abidjan veulent éviter les renoncements aux soins.

Les consultations gratuites doivent durer trois jours (image d'illustration)
Les consultations gratuites doivent durer trois jours (image d'illustration)Image : Reuters

Avec la pandémie de la Covid-19, les Ivoiriens ont peur de se rendre à l'hôpital. Et quand ils le font, c'est parce qu'ils n'ont plus le choix. Le phénomène n'est d'ailleurs ni spécifique à la Côte d'Ivoire, ni nouveau. Avant la pandémie, une certaine couche de la population évitait déjà de se rendre à l'hôpital par manque de moyens financiers. C'est pour corriger cela que les responsables de la polyclinique Sainte Anne-Marie (PISAM) d'Abidjan organise la Journée du patient : depuis mardi, et pour trois jours, toutes les consultations médicales sont gratuites.

Faire un bilan après des mois de pandémie

Dans l'entrée principale de la clinique, une musique jouée par un pianiste accueille les visiteurs. Le hall de la PISAM, la polyclinique Sainte Anne-Marie, n'est pas assez grand pour la circonstance. De nombreux patients sont venus pour profiter de la gratuité des consultations. "Vous savez, l'année 2020 a été une année difficile avec la pandémie de Covid-19 qui nous a tous frappés", explique, dans bureau, Eric Djibo, le PDG de la clinique. "Pendant cette période, les patients ont un peu occulté leur santé. Ils étaient concentrés sur la Covid-19, donc on leur donne l'occasion de venir voir des médecins pour justement refaire un petit bilan sur leur santé." 

Des nombreux patients ont renoncé à aller à se faire soigner ces derniers-mois (image d'illustration)Image : Getty Images/AFP/J. Wessels

Les spécialistes impliqués

Pendant ces trois jours de consultations gratuites, les patients peuvent rencontrer un généraliste, un pédiatre, un ophtalmologue, un gynécologue, un cancérologue, un urologue ou un spécialiste de la douleur. Dans la longue file d'attente de patients, Anne Marie Famié, une ancienne cliente de la clinique, explique qu'elle avait abandonné ses fréquentations ici par manque de moyens. Ce matin c'est avec le sourire qu'elle retrouve ses anciennes habitudes, le temps d'une consultation. "Cette journée est une belle journée pour nous parce que ça nous permet de nous soigner gratuitement. C'est vraiment bienvenu", glisse-t-elle.

Lire par ailleurs → Vaccin anti-coronavirus : l'Afrique laissée pour compte ?

Dans une autre partie de la clinique, Fatoumata Dao, patiente. ""L'ophtalmologue sera là dans l'après-midi, et c'est lui que j'attends", raconte cette femme âgée de 68 ans, venue de Sikensi, une ville située à 80 kilomètres d'Abidjan. "Ils ont fait le test de glycémie aussi à zéro franc, j'en profite en même temps pour tout faire." Heureuse de profiter de ces consultations gratuites, elle souhaite que cette initiative puisse être rééditée, "pour que tout le monde puisse en profiter". 

Poursuivre le suivi en cas de problèmes

Les professionnels de santé espèrent que le travail pourra se poursuivre. "Supposons qu'après ce bilan on se rende compte qu'il y a un problème hormonal", cite en exemple le docteur Kouadio, directeur médical de la clinique. "Automatiquement, on conseille à ce patient d'aller voir un endocrinologue qui va le recevoir gratuitement, l'examiner et faire ce qu'il y a à faire". 

Ces derniers mois en Côte d'Ivoire, les décès à domicile se sont accrus chez des personnes qui, faute de moyens ou par peur d'être infectées, ne se rendaient plus ni à l'hôpital ni chez un médecin, et n'avaient ainsi pas remarqué qu'elles avaient développé des pathologies.