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Des entraves au retour de Blaise Compaoré ?

Richard Tiéné
15 mars 2021

Le nouveau chef de file de l'opposition burkinabè, Eddie Komboïgo plaide pour le retour de Blaise Compaoré. Il dirige le parti CDP fondé par l'ex-président.

Blaise Compaoré vit en exil en Côte d'Ivoire
Blaise Compaoré vit en exil en Côte d'IvoireImage : picture-alliance/AP Photo/F. Mori

Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès, l'ex-parti de Blaise Compaoré, a officiellement été installé en tant que chef de file de l'opposition politique burkinabè. Il remplace à ce poste Zéphirin Diabré, nommé ministre de la Réconciliation nationale.

Dans cet entretien accordé à la DW, il évoque justement la question d'une réconciliation au cœur de débats parfois passionnés. Avec notamment la question du retour de l'ex-président Blaise Compaoré.

Lisez ou écoutez ci-dessous, l'interview avec l'opposant burkinabé.

Eddie Komboïgo : D'ores et déjà on se pose la question de savoir pourquoi ils ont nommé un ministre d'Etat chargé de la Réconciliation nationale. Notre vision était de laisser les Burkinabè s'organiser. Supposons qu'on aille à un forum national et qu'à cette réunion on dise : écoutez, nous voulons que ce soit pasteur un tel, cardinal un tel, ou imam un tel qui chapeaute la réconciliation. Que serait donc le ministère en charge de la Réconciliation ?

La deuxième crainte : on a nommé un ministre de la Réconciliation. Est-ce que cela ne va pas prendre du temps ? Parce que si on vous nomme ministre, vous n'avez pas envie que votre mission soit finie au bout de trois mois ! Mais nous n'allons pas casser la baraque. Nous souhaitons accompagner. Qu'il y ait une compréhension.

Eddie Komboïgo : "Il y a des entraves s'il n'est toujours pas rentré"

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DW : Qu'en est-il du retour du président Blaise Compaoré au sujet justement de cette réconciliation ?

Eddie Komboïgo : Vous savez, j'ai écrit dans mon livre que nul ne s'inflige la douleur de s'exiler, seul. Il est parti suite aux mouvements des 30 et 31 octobre 2014. Il souhaite rentrer chez lui. Il faut lui permettre de rentrer chez lui ! Et toutes les questions de réconciliation, de justice, de vérité ne peuvent s'obtenir que s'il est là ! Mais si on dit qu'il ne rentre pas chez lui, je ne sais pas comment vous pouvez mettre en application votre triptyque vérité, justice et réconciliation !

DW : Mais qui s'oppose au retour de Blaise Compaoré ? Quelles sont les entraves à son retour ?

Eddie Komboïgo : Non, puisque vous posez la question, c'est qu'il y a des entraves s'il n'est toujours pas rentré.

DW : Peut-être que c'est de sa volonté ?

Eddie Komboïgo : Je pense qu'il a écrit deux fois de suite. Il a souhaité rentrer ! Jusqu'à présent il n'est pas encore rentré.

DW : Mais certains exilés sont rentrés, à l'instar de Luc-Adolphe Tiao, le dernier Premier ministre sous Blaise Compaoré. Vous aussi vous êtes rentré. Est-ce qu'on pourrait dire que Blaise Compaoré n'a pas assez de courage pour rentrer ?

Eddie Komboïgo : Moi je ne suis pas Blaise Compaoré ! Blaise Compaoré est un chef d'Etat ! Il ne faut pas comparer le statut d'un chef d'Etat à celui d'un simple militant.

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