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Des Guinéens redoutent un autre 28 septembre

Bangaly Condé
9 septembre 2021

Le putsch militaire a ravivé les traumatismes du massacre du 28 septembre 2009, lorsque l’armée avait tué au moins 157 personnes et violé plus d’une centaine de femmes.

Le souvenir du massacre du 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry reste vivace
Le souvenir du massacre du 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry reste vivaceImage : Seyllou/AFP/Getty Images

La crainte est grande, en Guinée, qu'un drame comparable au massacre du 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry puisse se reproduire : les tensions sont de nouveau vives dans le pays. Les associations de victimes de cette terrible journée suivent donc les événements avec appréhension.

La DW a rencontré Asmaou Diallo, la présidente de l’Association des victimes du massacre du 28 septembre 2009 dans son bureau au quartier Nongo, dans la haute banlieue de Conakry. Cette association de victimes est très influente dans le pays. 
Depuis près de douze ans, ces victimes attendent un procès pour juger les responsables du massacre. Asmaou Diallo se souvient que les gouvernements précédents ne les ont pas aidées. Mais voir revenir les militaires au pouvoir n’est pas une bonne nouvelle, explique-t-elle."Ça a été vraiment regrettable pour nous, on ne pouvait pas imaginer que les civils pouvaient rester sans entendre nos cris du cœur. Aujourd’hui, il y a une nouvelle donne dans le pays. Ce sont toujours les militaires… Le rassemblement qui s’est tenu au stade (où s’est déroulé le massacre du 28 septembre 2009, ndlr), c’était aussi pour dire non à la candidature des militaires, raconte Asmaou Diallo, qui ajoute que les premiers communiqués du Comité national pour le rassemblement et le développement sont toutefois plutôt rassurants. 

Le reportage de Bangaly Condé

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La Guinée se remilitariseImage : Reuters TV

Selon la présidente de l’Association des victimes du massacre du28 septembre 2009,  cette transition parvient à effacer les larmes des victimes, cela sera vraiment salutaire parce que le peuple de Guinée ne veut que la paix et la justice.

Soulagement relatif

Certaines organisations de la société civile considèrent le putsch de manière plutôt positive, car il met fin à un troisième mandat controversé du président Alpha Condé. Mais le coordinateur des maisons d’associations invite les nouvelles autorités à ne pas retomber dans les mêmes erreurs qui ont conduit à la tragédie de 2009. 

Les dépouilles de certaines victimes du massacre du 28 septembre 2009 à ConakryImage : Toure Babacar/dpa/picture alliance

"Il faut une refondation profonde au niveau de la gouvernance, ça ce sont des aspects très importants. Il faut tirer les leçons des erreurs du passé. Comme disait le comité, la justice doit être la boussole de la gouvernance maintenant", suggère-il.

Durant les mandats du président renversé Alpha Condé, la tenue du procès des évènements du 28 septembre 2009 a été annoncée plusieurs fois mais à chaque fois repoussée. 

Le bâtiment dans lequel doit se tenir le procès est toujours en construction au centre de Conakry. Tandis que les victimes attendent depuis quasiment douze ans désormais.