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Conflit interethnique en RDC : des milliers de réfugiés

Arsène Severin
21 décembre 2018

Ils seraient déjà 7000 à avoir fui un conflit dans la province de Mai-Ndombe. Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés lance un appel à la mobilisation.

Kongo Kamako aus Angola abgeschobene illegale Flüchtlinge
Au moins 7000 personnes seraient arrivées sur les berges de Makotimpoko et de Bouemba (image d'illustration). Image : Reuters/G. Paravicini

Ils ne cessent d'arriver, en groupe, sur les berges de Makotimpoko et de Bouemba, au Congo-Brazzaville. Tous fuient la République démocratique du Congo et un conflit interethnique qui frappe la province de Mai-Ndombe. Sur place les autorités locales parlent de 7.000 réfugiés déjà arrivés mais les villageois et les agents humanitaires redoutent un nombre encore plus important. Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés vient d'ailleurs de lancer appel à la mobilisation pour venir en aide à toutes ces personnes.

Mobilisation de tous

"On avait un plan, au cas où il survenait quelque chose en provenance de la RDC, mais il n'était pas financé", explique Ferdila Ouattara, administratrice de protection au HCR, à Brazzaville. Elle et ses équipes tente de mobiliser. " Nous ne sommes pas les seuls à intervenir dans ce genre de situation, il y a le Programme alimentaire mondial aussi qui devrait intervenir. Donc nous sommes en train de nous organiser et cela devrait se faire très rapidement", explique-t-elle.

Pour le sous-préfet de Makotimpoko, François Nsouini, malgré les récurrents conflits ethniques de l'autre côté du fleuve Congo, jamais un tel afflux de population n'a été constaté sur son territoire. Selon lui, des membres de l'ethnie banunu du Mai-Ndombe (ouest de la RDC) seraient pourchassés par les Batendé. 

Conflit foncier

Image : DW/A. Niragira

Privé de tout moyen, François Nsouini a organisé une installation sommaire de ces réfugiés."Je crois qu'il y a eu un conflit de terres là-bas. Et comme ils sont menacés, ils sont obligés de trouver refuge à Makotimpoko pour des raisons de proximité", explique-t-il. Des affirmations confirmées par des réfugiés. Selon eux un conflit foncier a éclaté en début de semaine entre les Banunus et les Bantende, deux ethnies de la province de Mai-Ndombe, à l'ouest de la RDC. 

Un maître d'école explique que les Bantende les ont attaqués au moment où ils s'apprêtaient à inhumer leur chef coutumier sur les terres de Yumi. Une mère de famille, dont l'enfant est arrivé blessé à Makotipoko, ajoute que les assaillants ont utilisé des armes à feu et qu'ils ils seraient soutenus dans cette entreprise par un député de Mai-Ndombe. 

Solution d'ici janvier ?

Pour l'heure les réfugiés sont logés dans des établissements scolaires. Le sous-préfet de Makotimpoko éspère qu'une solution sera trouvée d'ici la reprise des cours le 3 janvier. "Après ce sera vraiment très difficile pour nous. Nous sommes en train de bricoler. Ils sont venus sans habits pour certains, les enfants sont sous-alimentés. Donc il manque de tout", s'inquiète François Nsouini. 

Les tueries, raisons de la fuite de ces milliers de personnes, auraient fait plus de 80 morts. Trois personnes qui ont pu traverser le fleuve sont mortes sur le territoire du Congo-Brazzaville, suite à des blessures par balles et faute de soins médicaux.

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