1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Des opposants en prison au Bénin avant la présidentielle

Georges Ibrahim Tounkara
3 mars 2021

Le climat politique se tend à un peu plus d’un mois de la présidentielle. Les opposants Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani sont depuis lundi en prison.

Patrice Talon grand favori de la présidentielle d'avril prochain
Patrice Talon grand favori de la présidentielle d'avril prochainImage : Getty Images/AFP/Seyllou

Edit 4.03.2021 : Ajout de l'arrestation de Reckya Madougou

C’est une nouvelle illustration de la tension politique au Bénin alors que se profile la présidentielle du 11 avril. Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani, deux cadres du parti Les Démocrates, sont en prison depuis lundi (01.03.2021) après avoir été entendus par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. 

Les deux opposants ont été inculpés "pour association de malfaiteurs et terrorisme". Ils sont accusés d’avoir reçu des fonds pour recruter des jeunes en vue de saboter le processus électoral. Une accusation que rejettent les deux opposants. 

"Qu'ils viennent me chercher" - Reckya Madougou avant son arrestation

This browser does not support the audio element.

Pour Reckya Madougou, la présidente du parti Les démocrates, Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani sont des "otages politiques" et les "accusations à leur encontre sont tout simplement fantaisistes". Reckya Madougou, candidate recalée pour la présidentielle du 11 avril du parti d’opposition Les Démocrates a d'ailleurs été arrêtée par la police, mercredi 3 mars au soir. Elle venait de terminer un meeting en compagnie de Joël Aivo, un autre candidat de l’opposition également recalé. Elle a été conduite à la Brigade économique et financière de Cotonou.

Lire →Mesures au Bénin : pour étouffer les voix discordantes?

Sébastien Ajavon aussi...

L'opposant Sébastien Ajavon vit en exil depuis des annéesImage : Getty Images/AFP/C. Placide

Egalement dans le collimateur de la justice : l’opposant et riche homme d’affaires, Sébastien Ajavon, qui est en exil en France et a déjà écopé en 2018 de 20 ans de prison pour trafic de drogue.

Il vient d’être condamné par contumace à cinq de prison ferme pour "faux, usage de faux et escroquerie".

Pour son avocat, cette "nouvelle condamnation prouve une fois de plus, la volonté du président Patrice Talon de museler son opposant direct en l'empêchant de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Lire aussi →Les catholiques béninois critiquent la gouvernance dans leur pays

"Pas de chasse aux opposants"

L'opposante Reckya Madougou dénonce l'arrestation des cadres de l'oppositionImage : Team RM

Ni Sébastien Ajavon en exil, ni Reckya Madougou, faute de parrainages, ne seront en lice à la présidentielle du 11 avril. Patrice Talon, faute d’adversaire de poids, semble donc bien placé pour l’emporter et réaliser un deuxième mandat. 

Pour le gouvernement béninois, " il n’y a aucune chasse aux opposants. Il s’agit de prévenir et de décourager tout acte de violence ou d’appel à l’incivisme et c’est dans ce cadre que s’inscrit l’action de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme qui a entrepris d’écouter certaines personnalités politiques", dit le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et des Postes, Alain Orounla.

" Il y a des liens criminels avec des réseaux mafieux", Alain Orounla (Porte-parole du gouvernement béninois)

This browser does not support the audio element.

Lire aussi →L’opposition rejette les annonces faites par Patrice Talon

Patrice Talon, un magnat du coton arrivé au pouvoir en 2016, affrontera dans les urnes l'ancien ministre, Alassane Soumanou du parti Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), considéré comme la plus grande formation politique de l'opposition, et une figure dissidente parmi les opposants au président, Corentin Kohoué.

L'opposition dénonce un scrutin verrouillé par le président sortant, mettant notamment en exergue une nouvelle disposition de la loi électorale qui impose à chaque candidat d'être parrainé par 16 maires ou députés.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle