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Immigration clandestine, l'UE compte sur l'Afrique du Nord

Mohamed Diop
20 septembre 2018

L'UE souhaite installer des centres d’enregistrement de migrants dans les pays de départ ou de transit. L'Egypte semble séduite par un accord similaire à ceux passés avec la Turquie et la Libye.

Mittelmeer Open Arms gerettete Bootsflüchtlinge
Image : picture-alliance/AP Photo/O. Calvo

Depuis le pic de la crise migratoire en 2015, Bruxelles a conclu avec la Turquie et la Libye des accords qui ont contribué à une forte baisse des arrivées sur le continent via la Méditerranée. Désormais, les Etats européens, réunis lors d'un sommet informel à Salzbourg en Autriche, ont confirmé leur intention d'étendre ces partenariats aux pays d'Afrique du Nord à la faveur notamment d'un sommet avec la Ligue arabe qui pourrait avoir lieu en février 2019.

L'Union européenne cherche donc de nouveau à déplacer le problème de l'accueil des migrants en dehors de ses frontières. Rachid Ouaissa est professeur au Centre Moyen Orient à l’université de Marbourg en Allemagne, pour lui " c’est exporter la sécurité. Déplacer les frontières de l’Europe vers l’Afrique du nord. Voilà ce que le l’Europe attend."

Pour l'instant,  la plupart des capitales du Maghreb rejettent la demande européenne. Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, parle de "mécanismes contre-productifs." L’ambassadeur de la Tunisie auprès de l’Union européenne, Tahar Chérif, a aussi répondu négativement à la requête européenne. L’idée est d’ailleurs trop confuse pour convaincre selon Emmanuel Dupuy président de l’Institut prospective et sécuritaire en Europe. "La proposition européenne est tout sauf claire. Elle est même absolument virtuelle ou purement oratoire. Il n’y a rien de concret. Il n’y a pas de budget qui serait consacré à ces questions" estime Emmanuel Dupuy.

Impliquer la diaspora

Moussa Mara, ex-premier ministre du Mali, propose pour sa part d'associer la diaspora et de mieux lutter contre les trafics d'êtres humains. Selon lui " la diaspora, ce sont eux qui incitent et financent. Donc il faut les associer dans tout processus de gestion des questions de migration. La deuxième chose, nous avons de véritables industries de départ qui exploitent la misère des gens qui les amènent à aller en Europe. Cette question de la lutte contre les mafias n’a pas été suffisamment mise en avant. La troisième chose est qu’il faut savoir utiliser- je pense- les diplômés, avec leur rapatriement dans nos pays et l'insertion de ceux qui sont nécessaires à l’Afrique pour nous aider."

Enfin, l’Union européenne a décidé d'explorer une nouvelle piste : l’Egypte, le seul pays d'Afrique du Nord qui a réussi depuis 2016 à empêcher tout départ de migrants de son territoire  par voie maritime.
 

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