Des réfugiés pakistanais et bangladais à Agadez ?
14 février 2018Les informations recueillies font état également de la présence de réfugiés pakistanais et bangladais en provenance de Libye qui fuient les violences et les traitements inhumains perpétrés par les milices libyennes. La plupart des réfugiés présents à Agadez cherchent à gagner l'Europe par les moyens légaux, en utilisant les centres de regroupements de réfugiés installés dans la région pour couper les routes migratoires clandestines entre la Libye et le Niger. "Je ne confirme pas pour les autres nationalités, mais je sais qu’il y a des Soudanais qui sont présents sur place et qui viennent, de plus en plus attirés par les facilités d'accès au service qui pourrait leur attribuer un statut de réfugié pour probablement gagner l'Europe. Il y a eu des cas précédents, donc je pense que cela a mis la puce à l'oreille des autres, et ça attire effectivement de potentiels candidats à l'immigration", a déclaré le maire d'Agadez, Rhissa Feltou, mais qui n'était pas encore en mesure de confirmer la présence de réfugiés pakistanais ou bangladais.
Pour éviter les drames à répétition des migrants africains dans la Méditerranée, la France avait promis fin août d'accueillir jusqu'à 3.000 réfugiés du Tchad et du Niger d’ici fin 2019. Un centre en charge de la protection des réfugiés a été mis en place pour des personnes auparavant enregistrées sur place par le Haut Commissariat de l'ONU aux Réfugiés (HCR) qui travaille en étroite collaboration avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, ainsi qu'avec l'Union européenne. "Eh bien, je peux confirmer qu'il y a des demandeurs d'asile soudanais qui viennent à Agadez en provenance de Libye. Nous avons eu une augmentation du nombre de demandeurs d'asile soudanais et de réfugiés venant de la Libye à Agadez, où je suis pour le moment, et nous parlons avec le gouvernement, avec les partenaires et avec les réfugiés et les demandeurs d'asile eux-mêmes", confie Louise Donovan, qui travaille pour le HCR au Niger.
Travailler avec les autorités locales
Le HCR enregistre les réfugiés, fait le tri entre les véritables demandeurs d'asile et les immigrés économiques. II est essentiel pour le HCR de faire une distinction entre les Soudanais et les Tchadiens qui viennent à Agadez pour travailler dans les mines d'or par exemple. La présence de nombreux étrangers fait craindre une recrudescence de l'insécurité. "Ce sont des migrants qu'il faut suivre pour la sécurité de la population d'Agadez. Pourquoi devons-nous nous encombrer avec ces migrants ? Les autorités régionales doivent prendre des dispositions parce que les infrastructures manquent même pour les gens qui vivent ici" s'inquiète un habitant de la ville.
Gestion du flux migratoire sans tabou
Le Haut commissariat pour les réfugiés a mis en place un mécanisme d'évacuation d'urgence pour les réfugiés piégés dans des centres de détention en Libye. Reste que leur réinstallation n'est pas sans poser de problèmes. Beaucoup de candidats à l'immigration affluent vers ces centres, avec pour intention de décrocher un ticket pour l'Europe.