Des suites fâcheuses à l'offensive turque
10 octobre 2019Entre condamnation et soulagement. La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne que malgré la terreur provoquée par les tirs en pleine rue, le plus grave a été évité : le massacre de la communauté juive qui était réunie dans une synagogue pour la fête du Yom Kippour. Les alertes émanant des communautés juives d'Allemagne ces derniers temps se sont confirmées d'une tragique manière.
Voilà justement ce qui fait dire à la rédactrice en chef de la Deutsche Welle, Inès Pohl que même les indices les plus élémentaires conduisant à des attaques antisémites potentielles devraient être pris très au sérieux.
Combattre les germes de l'antisémitisme
Par exemple, le fait de brûler le drapeau israélien ou de proférer des injures à l'encontre d'un croyant qui sort avec une kippa.
"La sécurisation des infrastructures juives en Allemagne demeure une question vitale, même 75 ans après la fin de la dictature nationale socialiste". La fusillade de Halle montre aussi, selon Inès Pohl, que l'antisémitisme croissant dans ce pays n'est sans doute pas l'apanage des terroristes islamistes.
Pour Die Welt, c'est clair : "ce qui s'est passé à Halle est un acte antisémite avec une empreinte de l'extrême droite". Ce journal se félicite aussi que la porte d'entrée de la synagogue ait été verrouillée. La Neue Osnabrücker Zeitung appelle les services de sécurité à combler les lacunes qui ont pu faciliter ce genre d'attaques mais le journal se préoccupe surtout des intentions du jeune néonazi. Il ne s'agissait pas seulement pour lui de rendre son forfait spectaculaire mais aussi de se faire une renommée sur la toile.
Et la Tageszeitung de tirer les leçons de ce drame : "Halle n'existe pas partout mais ce qu'il s'y est passé pourrait arriver partout ailleurs. Il faut traiter les germes de l'antisémitisme que ce soit à l'école ou dans les entreprises", recommande le journal.
Le revers de l'offfensive turque
La Süddeutsche Zeitung s'intéresse pour sa part à l'offensive turque dans le nord de la Syrie et rappelle que les Américains ont militairement équipé les milices kurdes, leurs alliées. "Ces milices ne vont pas se retirer sans combattre". Et le journal sent venir les conséquences fâcheuses de cette intervention. Des civils vont se retrouver pris entre deux feux, des gens vont abandonner leur maison et prendre le chemin de l'exil. Parmi les personnes fuyant, il pourrait aussi y avoir des combattants de l'Etat islamique jusqu'ici détenus par les Kurdes. Dans la tourmente, les terroristes pourraient, non pas prendre la direction de la Turquie, mais celle de l'Europe, conclut la Süddeutsche.