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Des Tchadiens réagissent à l'attaque contre la présidence

Blaise Dariustone | Avec agences
9 janvier 2025

Mercredi soir à N'Djamena, des tirs nourris ont éclaté vers le palais présidentiel où 18 assaillants et deux militaires ont été tués, selon un bilan officiel.

Un blindé posté autour du palais présidentiel le 19 avril 2021
Les autorités tchadiennes indiquent avoir vite pris le contrôle de la situationImage : REUTERS

Le calme est revenuce  jeudi (09.01.2025) dans la capitale tchadienne N'Djamena au lendemain d'une attaque au palais présidentiel où 18 assaillants et deux militaires ont été tués, selon un nouveau bilan des autorités et un récit officiel mis en doute par certains opposants.

Les dispositifs de sécurité renforcés et les interdictions de circulation mis en place mercredi soir ont été levés jeudi matin aux abords de la présidence où la circulation était normale, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Précisions du procureur de la République

"Lors de cette attaque, les assaillants ont tué deux militaires et grièvement blessés cinq autres éléments et ont tenté de s'introduire dans l'enceinte de l'Institution" a détaillé Oumar Kedelaye, le procureur de la République de N'Djamena, ajoutant un mort et deux blessés au premier bilan donné hier par le gouvernement, qui dénombrait également 18 tués et six blessés chez les assaillants.

Mahamat Idriss Déby Itno est au pouvoir depuis la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP

"Un groupe d'individus mal intentionnés composé de 24 personnes armées a simulé une panne de leur véhicule et en a profité pour attaquer les gardes en faction devant le portail de la présidence de la République", poursuit le procureur dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Ces actes constituent au regard de la loi pénale, des crimes d'assassinat, des coups et blessures volontaires, de tentative d'atteinte à l'ordre constitutionnel, d'atteinte aux institutions de l'Etat, à la sûreté de l'Etat, de complot contre l'Etat et de participation à un mouvement insurrectionnel" a détaillé le magistrat, tout en précisant que des enquêtes sont toujours en cours.

Doutes sur la version officielle

Selon le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, les 24 assaillants, qu'il a décrits comme "un ramassis de pieds nickelés, drogués et alcoolisés venus d'un quartier pauvre du sud de la ville, ont attaqué les gardes du palais présidentiel avec des armes, des coupe-coupe et des couteaux", avant d'être rapidement neutralisé. 

Notre correspondant à N'Djamena a rencontré quelques Tchadiens qui disent douter de la version officielle.

Des Tchadiens doutent de la version officielle

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Ces évènements ont eu lieu quelques heures après la visite à N'Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a notamment rencontré M. Déby au palais présidentiel et avait déjà quitté le pays au moment des tirs, selon le gouvernement tchadien, pour poursuivre sa tournée africaine au Nigeria.

Le Tchad a annoncé par surprise fin novembre dernier qu'il mettait fin à l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, après soixante ans de coopération militaire entamée à la fin de la colonisation française.

Le pays a achevé en mai dernier trois années de transition avec l'élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021.

 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais