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Des voix s'élèvent contre la médiation de la Cédéao au Togo

14 décembre 2018

Certains observateurs dénoncent le silence d’Alpha Condé et de la Cédéao dans la crise au Togo. Pendant ce temps la tension ne faiblit pas à quelques jours des élections législatives.

Bonn Staatspräsident Guinea Alpha Conde
Image : DW

"La Cédéao suit la situation au Togo" (général Francis Awagbè Béhanzin)

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Certains leaders de l’opposition togolaise ont du mal à cacher leur agacement. Ils critiquent le silence jugé complice de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, et surtout celui du président guinéen, Alpha Condé, qui ferait le jeu de son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé.

"L'opposition est complètement libre de ses opinions et de ses décisions, regrette le général Francis Awagbè Béhanzin, commissaire de la Cédéao en charge des Affaires politiques de la Paix et de la Sécurité. Il y a une feuille de route que le sommet des chefs d'Etat a tracée. C'est sur la base de cette feuille de route que la commission de la Cédéao a apporté son appui au facilitateur. L'opposition a nommé ses membres à la Céni et l'Assemblée nationale a accepté. Mais, au moment de prêter serment, l'opposition a boycotté la prestation de serment."

Alpha Condé, pas prophète en Guinée

À Conakry, la médiation dirigée par le président Alpha Condé est raillée par plusieurs figures de l’opposition, notamment Cellou Dalein Diallo, le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée et chef de file de l’opposition.

Karamoko Mady Camara : "Alpha Condé médiateur au Togo ? Un charmant paradoxe que les populations guinéennes n'arrivent pas à comprendre"

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Pour le juriste et analyste politique Karamoko Mady Camara, "rien ne va politiquement en Guinée. Pendant ce temps, le président est médiateur dans une autre crise politique au Togo. C'est un paradoxe assez insaisissable que les populations guinéennes n'arrivent pas à comprendre."

Karamoko Mady Camara juge inacceptable l’absence de condamnation par la Cédéao de la répression des manifestations de l’opposition le week-end dernier.

Selon le général Francis Awagbè Béhanzin, "les autorités Togolaises ont annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les circonstances exactes de cette répression.» Une réponse jugée hypocrite par l’un des leaders de l’opposition togolaise joint par la DW.

Pendant ce temps, la campagne en vue des élections législatives du 20 décembre prochain se poursuit sans l’opposition. Celle-ci a décidé de boycotter l’échéance, exigeant d’abord la mise en œuvre des réformes institutionnelles et constitutionnelles. Mais le pouvoir est formel : il n’y aura pas de report de ces élections.