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Economie

La dette opaque des pays africains vis-à-vis de la Chine

Robert Adé
30 novembre 2021

De nombreux pays africains s'endettent lourdement auprès de la Chine.

L'Afrique et la Chine au rendez-vous des réflexions sur leurs actions et projets de partenariat, Dakar accueille la huitième édition de la conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine.

L'objectif de cette rencontre est d'approfondir les relations et de promouvoir le développement durable entre la Chine et l'Afrique afin de bâtir une communauté d'avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère. Cependant des doutes subsistent face à l'endettement persistant des pays africains vis-à-vis de la Chine. Les explications de notre correspondant à Dakar.

La Chine en tête des importations en Afrique

Jusqu'à 153 milliards de dollars de prêts

Les dettes des pays africains vis-à-vis de la Chine varient d'un pays à l'autre. Selon les autorités chinoises, la Chine aurait prêté 153 milliards de dollars à des Etats et à des entreprises africains, entre 2000 et 2019.

A l'ouverture officielle de la Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, ce lundi, le Président Xi Jinping a promis "d'annuler les dettes non remboursables liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt arrivant à échéance fin 2021, des pays les moins avancés de l'Afrique".

Investissements chinois en Afrique - comparatif pays

Manque de transparence

La question de la dette africaine est un sujet opaque et sensible, car il existerait aussi, selon l'économiste sénégalais Mor Gassama, des dettes secrètes des pays africains envers la Chine.

"Les gens ont théorisé la dette secrète des pays africains vis-à-vis de la Chine, explique l'économiste. Jusqu'à présent, nos autorités ne l'ont pas démentie. Encore moins les autorités chinoises."

>>> Lire aussi : La société civile congolaise réclame des comptes sur les mines

Mor Gassama note que ce "n'est pas habituel en matière de coopération. Un pays peut toujours prêter à un autre, mais tout cela doit rester dans la transparence totale. Mais vous savez que les chinois sont moins regardants par rapport aux Européens et aux Américains pour tout ce qui est relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et autres. Ça pourrait être un danger pour ces fléaux mais dans tous les cas, eux, ce qui les intéresse, c'est toujours de trouver des marchés, d'augmenter leur influence sur le continent africain. Par ailleurs, ça pourrait vraiment constituer une désillusion pour le peuple africain."

Construction d'un port de pêche chinsois à Black Johnson Beach (Sierrra Leone)Image : Claudia Anthony/DW

Covid-19, énergie, construction, industrie...

De son côté, le président du Sénégal garde toujours les mains tendues. Il encourage la Chine à poser "un regard plus confiant et plus optimiste sur l'investissement en Afrique" :

"Au moment où plusieurs pays africains s'apprêtent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l'arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu'il est aussi et surtout une énergie propre, porterait un coup fatal à  nos économies en quête d'émergence."

A ce nouveau rendez-vous, il est question pour les pays africains de revoir leurs relations avec la Chine dans les secteurs où elle investit : la construction, l'industrie, les transports, la santé, l'éducation et les mines.

>>> Lire aussi : Les réalités de la dette africaine vis à vis de la Chine

Les autorités chinoises déclarent avoir déjà investi environ 43 milliards de dollars en Afrique. Pour les prochaines années, le Président Xi Jinping propose de poursuivre la lutte solidaire contre la Covid-19, avec entre autres, la fourniture d'un milliard de doses de vaccins supplémentaires, d'accroître les échanges commerciaux et les investissements, de promouvoir le développement vert et de défendre l'équité et la justice

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais