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Diffa, une région meurtrie par des attaques armées

21 décembre 2020

Les Nigériens iront aux urnes dimanche pour élire leurs députés et un nouveau président dans un contexte sécuritaire qui inquiète les habitants de Diffa.

Des soldats nigériens patrouillent le long de la frontière nigériane, près de la ville de Bosso au sud-est.
Des soldats nigériens patrouillent le long de la frontière nigériane, près de la ville de Bosso au sud-est. Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Le regain des attaques - tueries et enlèvements perpétrés par Boko Haram - a instauré un climat de peur généralisé dans plusieurs localités de Diffa. Une insécurité qui a entraîné le déplacement de plusieurs ménages et semé une psychose sans précédent au sein des populations.

>>>Au Nigeria, des centaines d'élèves enlevés dans le nord

L'assassinat le 11 décembre du marcheur de la paix, celui-là qui sillonnait les régions du Niger à pied pour promouvoir les valeurs de paix et de vivre ensemble, à Chétimari, par des éléments présumés de Boko Haram à terrifié la population de Diffa mais aussi tous les Nigériens. A cela s'ajoute le massacre de Toumour qui a fait au moins 34 morts la veille des élections locales. Ces exactions laissent l'activiste Abdoucar Hassan Bello septique face à l'ampleur de la situation:

"Ce qui a donné un coup dur au processus électoral, la population était terrorisée par ces attaques. Ces populations ne sont pas sorties massivement parce que d'autres ont été victimes de menaces de la part de ces groupes terroristes au cas où elles prendraient part à ces élections. Certaines populations ont décidé de ne pas aller voter par peur de représailles. Cette situation maintenant est plus grave quand on la compare aux 3 précédents mois où nous avons observé une légère accalmie. Mais les deux récentes attaques avec le bilan matériel et humain qui s'en est suivi , je pense que la situation est en train de prendre des proportions inquiétantes et j'appelle les autorités à prendre les mesures idoines."

A Diffa, on craint les combattants islamistes de Boko Haram. Image : Getty Images/AFP/B. Hama

Insécurité et chômage des jeunes

Cette situation sécuritaire délétère qui règne à Diffa (ville située dans le sud-est, près de la frontière avec le Nigeria) depuis 2015 a aussi négativement impacté la vie socio-économique des populations majoritairement jeunes. Le taux de chômage ne cesse d’augmenter. En conséquence, les vols, les extorsions et les bagarres rangées entre différents clans se sont multipliés dans la région. C'est ce qu'explique Abatcha Elh Ari, président du Conseil régional des jeunes du Manga:
 
"Depuis 2015, la population de Diffa ne dort pas bien et la jeunesse est directement concernée. Jadis cette jeunesse avait comme activité l’agriculture, l’élevage et la pêche, mais aujourd’hui tout au long de la Komadougou et du nid du lac Tchad, l’insécurité a bloqué les jeunes. Ils sont revenus s’installer dans la commune urbaine de Diffa, les bras croisés. Avant tu pouvais laisser ta porte ouverte sans que personne n'entre, mais aujourd’hui cela est impossible, il y a tellement d’insécurité avec des menaces dans la ville."

Cliquez pour écouter le reportage à Diffa

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A Diffa, le chômage touche pratiquement tous les jeunes. Image : DW/A. Cascais

C’est dans ce contexte sécuritaire volatile que près de 300. 000 électeurs de Diffa iront aux urnes dimanche pour choisir un nouveau président. Un président qui fera de la restauration de la sécurité son cheval de bataille pendant les 5 prochaines années.

>>>Niger : c'est parti pour la course au fauteuil présidentiel

Auteur : Mohamed Tidjani Hassane

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