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Difficile ​mise en place de couloirs humanitaires en Ukraine

Georges Ibrahim Tounkara
8 mars 2022

La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’entraver l'évacuation des civils via les couloirs humanitaires.

Des bus qui quittent Marioupol le 8 mars 2022
Des bus qui quittent Marioupol le 8 mars 2022Image : President's Office/REUTERS

Alors que la guerre a déjà poussé plus de deux millions de personnes à fuir l’Ukraine, des milliers d’autres restent toujours bloquées sur place. 

Face à l’enlisement du conflit, sortir du pays s’avère de plus en plus difficile. Une des rares possibilités reste donc les couloirs humanitaires, appelés aussi corridors. Ce sont des passages organisés pour permettre d'évacuer les civils.

Ces couloirs sont nécessaires lorsque les villes sont assiégées et que la population est coupée de l'approvisionnement en denrées alimentaires de base, en médicaments, en électricité et en eau. 

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Cessez-le-feu avant tout

La Russie a annoncé lundi soir, le 7 mars, l'instauration de cessez-le-feu dans cinq villes de l’Ukraine et l'ouverture, dès ce mardi, de couloirs humanitaires. Des civils ont ainsi commencé à évacuer la ville de Soumy, après un accord conclu avec la Russie. Mais des premières tensions sur le sujets sont déjà apparues.

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Iryna Vereschuk, vice-premier ministre de l'Ukraine, appelle "la partie russe à ne pas recourir à des actions manipulatrices et à remplir la promesse fixée dans le document (sur ces corridors humanitaires, ndlr).

Le vice premier ministre d'ajouter : "Il s'agit de l'évacuation des civils de Soumy à Poltava, y compris les étudiants étrangers, en particulier les citoyens de la République de l'Inde et de la République populaire de Chine. Le couloir humanitaire vers Soumy sera utilisé pour livrer une cargaison humanitaire pertinente, en particulier de la nourriture et des fournitures médicales dont on a désespérément besoin. La partie ukrainienne est tout à fait prête à assurer l'ensemble du trajet le long des itinéraires convenus."

La tristesse d'avoir tout laisssé derrièreImage : Erik Romanenko/Tass/dpa/picture alliance

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Dans l'est de l'Ukraine, un cessez-le-feu de cinq heures devait être appliqué samedi dernier, le 5 mars, afin de permettre à quelque 300.000 personnes de quitter Marioupol et à 15.000 autres la ville de Volnovacha. Mais l'initiative a échoué. La municipalité de Marioupol a fait savoir que l'évacuation avait été "reportée pour des raisons de sécurité", car les troupes russes continuaient de bombarder la ville et ses environs. 

La partie russe a pour sa part déclaré que les couloirs mis en place près de Marioupol et Volnovacha n'avaient pas été utilisés, des "nationalistes" ukrainiens ayant empêché les civils de fuir. Les troupes russes auraient en outre été la cible de tirs pendant le cessez-le-feu. 

Difficile de se déplacer en Ukraine en raison de nombreux barragesImage : Smoliyenko Dmytro/Ukrinform/abaca/picture alliance

Des couloirs indispensables

Les couloirs humanitaires sont d’une grande importance dans les zones en conflit. Ils permettent de faire face notamment à la situation des déplacés internes, aux besoins urgents des hôpitaux, et de la population civile, notamment en matière d’eau. Ils peuvent servir aussi aux observateurs de l'ONU, aux ONG et aux journalistes pour accéder aux zones de combat.

Les couloirs humanitaires peuvent cependant être utilisés abusivement par les parties en conflit pour la contrebande d'armes et de carburant. 

Les couloirs humanitaires sont utilisés depuis le milieu du 20e siècle. Par exemple lors des "transports d'enfants" de 1938 à 1939, au cours desquels des enfants juifs ont été évacués vers la Grande-Bretagne depuis des régions sous contrôle du parti national-socialiste. 

En Syrie, des couloirs humanitaires ont été créés pour les quartiers assiégés autour de Damas et à Alep en 2016, après quatre années de siège de la ville.

Les forces russes et syriennes ont souvent été accusées d’avoir rompu les cessez-le-feu entourant les couloirs humanitaires en continuant de bombarder les villes assiégées.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle
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