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Les positions de la Cédéao et des pays de l’AES sont figées

Charles Bako
31 mai 2024

En visite au Burkina Faso et au Mali, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a plaidé pour le retour des pays de l’AES au sein de la Cédéao.

Bassirou Diomaye Faye au cours d'une conférence de presse (25.03.2024)
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a insisté qu’il n’était pas un médiateur de la Cédéao Image : Luc Gnago/REUTERS

Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a jugé possible jeudi (30.05.2024) à Ouagadougou et à Bamako une réconciliation entre la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les trois pays de l'AES, le Burkina Faso, le Mali et le Niger. C'était sa première visite dans ces deux pays depuis son élection à la tête du Sénégal.

Au Burkina Faso, le président sénégalais a rappelé que les peuples sénégalais et burkinabè ainsi que les autres pays africains partagent les défis de l'insécurité, de la migration irrégulière, de la lutte contre le trafic d'êtres humains et de substances illicites. C'était donc aussi une occasion pour le président Diomaye Faye de faire un plaidoyer pour un dialogue entre les pays de l'AES et la Cèdéao.

"Je comprends aujourd’hui quelque peu que les positions soient figées. Mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture un fil, si tenu soit-il, du dialogue", a constaté Bassirou Diomaye Faye à Ouagadougou. Le président sénégalais ajoute : "les portes du dialogue sont certes fermées mais il ne faut pas non plus fermer les fenêtres et tirer les rideaux". Bassirou Diomaye Faye a dit qu’il fallait se battre pour que "la Cédéao reste ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être".

Bassirou Diomaye Faye appelle les pays côtiers de la Cédéao à mieux comprendre les pays de l’AES

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Plus tôt dans la journée de jeudi, le président sénégalais était à Bamako au Mali. Bassirou Diomaye Faye a indiqué ne pas être venu à Bamako en tant que "médiateur de la Cedeao", mais pour une "prise de contact" qui l'a conduit dans plusieurs autres pays ouest-africains auparavant. "Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cedeao", a-t-il insisté.

La Cedeao est "très malmenée", mais "nous ne devons pas nous résigner et dire qu'on ne peut plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres et les comprendre et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu'il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant", a déclaré le président Diomaye Faye. Je ne désespère pas de voir la Cedeao repartir sur des bases nouvelles qui nous évitent la situation que nous traversons aujourd'hui".

La Cédéao est accusée par les pays de l’AES d’être manipulée Image : Kola Sulaimon/AFP

M. Faye a dit avoir longuement parlé de la Cédéao avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta. La position malienne, "quoique rigide, n'est pas totalement inflexible", a-t-il dit à la presse au côté du président de la transition malienne.

En janvier dernier, les trois pays de l’AES, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur sortie de la Cédéao, l'accusant d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le jihadisme. Les trois pays ont formé l'Alliance des Etats du Sahel (AES) et fondé une force antijihadiste conjointe.

Charles Bako Correspondant au Burkina Faso pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais