Les ministres des Affaires étrangères européens se sont réunis à Bruxelles pour des "échanges de vues", comme le stipule l'ordre du jour de la réunion. Parmi les dossiers lourds à leur agenda, trois jours avant un sommet européen capital : la guerre en Ukraine, la situation au Proche-Orient, les relations avec l'Iran, ou encore les dernières évolutions dans le Sahel. Et en cette fin d'année, les Européens peinent à trouver des positions communes sur ces dossiers.

 

Le soutien à l'Ukraine

L'Ukraineespère que les 27 parviendront à se mettre d'accord sur son adhésion future à l'Union européenne.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, souhaite que les Européens envoient un "message d'unité" à Vladimir Poutine sur leur soutien à l'Ukraine dans la guerre, notamment sur le plan militaire et humanitaire.

Mais la Hongrie freine le processus ainsi que l'octroi de prêts et d'aide supplémentaire à Kiev. Son Premier ministre, Viktor Orban, réclame un "débat stratégique" avant la décision du Conseil européen. Or, du point de vue de la Commission européenne, ce débat a déjà eu lieu.

Certains Etats-membres pensent qu'il s'agit d'un coup de poker du dirigeant hongrois, qui espère que ses partenaires lui verseront les 22 milliards promis mais dont le versement est gelé pour l'instant, à cause de ses manquements à l'Etat de droit.

Les ministres des Affaires étrangères réunis à Bruxelles ont réaffirmé eux aussi la nécessité de se montrer unis dans le soutien à l'Ukraine, qui doit faire face à une attaque russe qui se durcit. Un soutien militaire et financier, pour aider aussi les autorités ukrainiennes à poursuivre les réformes entamées.

Sanctions contre l'Iran

L'Union européenne a pris de nouvelles sanctions contre l'Iran, qui a produit et livré des drones à la Russie, engins utilisés dans la guerre en territoire ukrainien.

Cinq entreprises (Shakad Sanat Asmari, Saad Sazeh Faraz Sharif, Baharestan Kish Company, Kimia Part Sivan Company et Sarmad Electronic Sepahan Company) et six individus à la tête de l'Organisation de l'industrie aérospatiale sont ciblés par des sanctions parmi lesquelles le gel de leurs avoirs bancaires.

La situation "catastrophique, apocalyptique" des civils gazaouis

Les ministres des Affaires étrangères des 27 rappellent que 85% de la population du territoire palestinien est déplacée et que la majeure partie des morts sont des civils. Sans compter des destructions qui "rappellent celles en Allemagne durant la Seconde guerre mondiale".

Les ministres européens continuent toutefois de condamner la politique du Hamas, considéré comme une organisation terroriste, et à vouloir soutenir financièrement l'Autorité palestinienne de Ramallah. L'UE pourrait aussi condamner les colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, sur le modèle américain.

L'objectif des Européens est de relancer l'idée d'une solution à deux Etats. Ils soulignent que le conflit ne se réglera pas seulement avec des moyens militaires, mais qu'il lui faut aussi un règlement politique.

Lettres ouvertes de dirigeants européens

Plusieurs dirigeants européen ont adressé une lettre ouverte à Charles Michel, le président du Conseil, pour appeler à une "trêve durable" au Proche-Orient, afin "de mettre fin au carnage".

L’Italie, la France et l’Allemagne ont de leur côté adressé un autre courrier au chef de la diplomatie européenne pour réclamer davantage de sanctions contre le Hamas.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock a par ailleurs appelé Israël à adapter sa stratégie militaire pour "autoriser davantage d’aide humanitaire" aux civils Palestiniens et à "cibler davantage" ses opérations militaires pour éviter de nouvelles victimes civiles.

Le Sahel, un "défi sans précédent"

Les ministres européens des Affaires étrangères ont pris note du sommet d'hier de la Cédéao, et soutiennent sa  médiation au Sahel. 

L'Union européenne déplore la détérioration de la sécurité et de la gouvernance ainsi que l'emprise renforcée des juntes qui opèrent un rapprochement stratégique avec la Russie.

Les 27 misent sur des partenaires stables comme le Ghana et le Togo pour, selon eux, contrer les politiques liberticides dans plusieurs pays de la région.