Dissensions à La Haye sur le cas Taylor
27 avril 2012De l'avis du directeur d'Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, cela n'amoindrit en rien la décision de la cour:
« Nous n'avons pas les détails sur l'objet des divergences des juges. En tous les cas c'est une pratique courante dans les cours et tribunaux du monde entier. Dans certains pays, ces divergences au sein du jury ne sont pas portées au public, mais dans les tribunaux internationaux il est admis qu'elles soient portées au public. Et puis, il n'y a aucun tribunal, où il faut avoir le consensus des juges pour rendre un verdict. Cela ne serait pas conforme à la justice »
Six chefs d'accusation de crimes de guerre, de meurtres, de viols et de traitements inhumains ont été retenus contre Charles Taylor. Pour Seydi Gassama, le condamnation du Tribunal spécial pour la Sierra Leone est un grand pas dans la lutte contre l'impunité :
« Il y a plus de cent témoins en Sierra Leone et au Liberia qui ont défilé devant le tribunal à La Haye pour témoigner et apporter des preuves tangibles de l'implication de Chrarles Taylor. Donc l'implication de Charles Taylor dans ces meutres ne fait l'objet d'aucun doute pour nous organisations des droits humains. »
Charles Taylor sera fixé sur sa peine le 30 mai, et il la purgera en Grande-Bretagne. Il est le premier ex-chef d'Etat à être condamné par la justice internationale depuis le procès de Nuremberg, qui a jugé les criminels de guerre nazis, en 1946.
Ce verdict ne fait toutefois pas l'unanimité. Certains le critiquent et vont jusqu’à le qualifier de politique. Il faut dire que ce genre de procès est particulièrement difficile. Ecoutez ci-dessous l’analyse de Michel Hermance, professeur des sciences politiques á l’université de Liège en Belgique.
Auteur : Eric Segueda
Edition : Sandrine Blanchard