Donald Trump, le bilan de ses 100 premiers jours
28 avril 2025
Depuis l'investiture du républicain le 20 janvier pour son second mandat, les Etats-Unis et le monde vivent au rythme effréné des annonces de la Maison Blanche. Quasiment pas un jour ne passe sans qu'une action, une promesse, une déclaration ou une menace de Donald Trump ne fasse la Une des médias.
Et en à peine 100 jours, le président américain a bouleversé l'ordre mondial et les Etats-Unis ont pris un virage à 180 degrés.
La confrontation est totale et permanente. Tous les jours, c'est un nouveau coup de pied dans la fourmilière. Que ce soit en matière de politique étrangère ou sur le plan intérieur.
En résumé, "peu importe de quel côté vous vous trouvez, explique le professeur en politique Patrick Malone. La plupart des gens sont d'accord pour dire que ces derniers temps ont été plutôt animés, peut-être davantage les 30 premiers jours que les 30 derniers. Donald Trump est définitivement arrivé les armes à la main".
24 heures pour régler la guerre en Ukraine
Donald Trump disait qu'il allait mettre fin à la guerre en Ukraine "en 24 heures". 100 jours plus tard, les bombes pleuvent toujours. Ce qui a changé, c'est que les Etats-Unis ont suspendu leur aide militaire à Kiev, traité le président ukrainien d'ingrat dans le bureau ovale et concédé à Vladimir Poutine l'ensemble de ses revendications avant même d'avoir entamé des négociations de paix.
En Europe, c'est le vice-président JD Vance qui s'est chargé d'humilier les pays de l'Otan lors d'un discours à Munich. Le message a été clair : le vieux continent ne doit plus compter sur les Etats-Unis pour sa défense. Depuis, l'UE a lancé son plan pour "réarmer l'Europe".
"Tariff Man"
Plus largement, nombre d'alliés sont aujourd'hui des adversaires aux yeux du président : c'est le cas du Canada que Donald Trump dit vouloir annexer et pour ce faire, il veut faire souffrir l'économie de son voisin.
Ce qui passe par les fameuses taxes douanières. Donald Trump, qui se surnomme lui-même "Tariff Man", l'homme des taxes, reprenant de nouveau le slogan d'un ancien président américain, avait promis de pousser les autres pays à négocier des accords commerciaux plus favorables à Washington.
Le président a effectivement lancé une guerre commerciale tous azimuts, avec des nouveaux droits de douane imposés au monde entier, mais qui ont ensuite été en partie retirés, ou mis en pause. La Chine, principal pays concerné, a décidé de répliquer. Résultat : les cours de la bourse jouent les montagnes russes et l'incertitude domine.
Une politique au jour le jour
La difficulté d'anticiper la prochaine action de la Maison Blanche, en constante agitation, et qui se contredit d'un jour à l'autre, caractérise finalement ces 100 premiers jours.
Patrick Malone, de l'American University de Washington, estime que "ces 100 premiers jours ont été un tourbillon, et pas fait uniquement de progrès. C'est une façon très difficile de diriger un gouvernement. Tous les gouvernements veulent de la cohérence, de la prévisibilité et veulent avancer lentement. Il faut de la stabilité dans un gouvernement et ce n'est pas le cas en ce moment."
Selon une étude de l'institut de sondage Pew, les Américains sont aujourd'hui plus critiques à l'égard de la situation économique et de l'avenir de leur pays qu'ils ne l'étaient en février, peu après l'entrée en fonction de Donald Trump.
Des résultats économiques relatifs
Sur le plan intérieur, justement, le président s'était posé en champion anti-inflation. Les prix devaient baisser dès son entrée en fonction. Dans certains domaines, comme l'essence, les prix ont baissé. La hausse de l'inflation globale connaît un léger ralentissement. Mais pour la plupart des Américains, la note à la caisse du supermarché reste quasiment inchangée.
Autre promesse, celle de réduire drastiquement la dépense publique. Washington a suspendu les aides internationales au développement. Au niveau national, l'agence d'efficacité gouvernementale, dirigée par Elon Musk, a taillé dans les effectifs de l'administration fédérale, mais n'a pas encore apporté les preuves de son efficacité budgétaire.
Expulser les "criminels sanguinaires"
Enfin, une obsession du camp Trump pendant la campagne électorale : l'immigration. Le président américain avait promis de mener le plus grand programme d'expulsion de l'histoire des Etats-Unis. Celui-ci avait assuré vouloir mettre les "criminels sanguinaires en prison" pour ensuite les expulser "le plus rapidement possible".
En février, premier mois complet pour la nouvelle administration, le gouvernement américain a expulsé environ 11.000 migrants. En février 2021, pour le premier mois de Joe Biden, ce chiffre était d'environ 12.000.
En revanche, selon NBC News, il y a moins de personnes qui entrent aux Etats-Unis par la frontière avec le Mexique depuis l'investiture du républicain.