Donald Trump s'attaque à la CPI
7 février 2025
Si les noms des individus visés par le décret de Donald Trump ne sont pas encore connus, le décret les sanctionne en leur interdisant l'entrée sur le sol américain. Cette interdiction est étendue aux plus proches membres de leur famille et pourrait aussi l'être à quiconque est considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d'enquête de l'institution judiciaire. Il prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes.
Donald Trump reproche à la CPI d'avoir mené des "actions illégales" contre les Etats-Unis et leur proche allié, Israël. Une référence aux enquêtes sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et aux mandats d'arrêt que la CPI a émis en 2024 contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, là aussi pour suspicion de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité lors de la guerre dans la bande de Gaza.
Israël satisfait
Israël a d'ailleurs réagi rapidement à l'annonce de Washington en félicitant le président américain pour les sanctions annoncées.
Sur le réseau social X, Gideon Saar, le ministre israélien des Affaires étrangères, a estimé que la CPI poursuivait "de façon agressive les dirigeants élus d'Israël". Des actions immorales et illégitimes, selon le chef de la diplomatie, dans la mesure où ni Israël, ni les Etats-Unis ne sont membres de la CPI.
Ce n'est pas la première fois que les États-Unis s'en prennent à la Cour de justice internationale : durant son premier mandat, Donald Trump avait imposé des sanctions économiques à la procureure de l'époque, Fatou Bensouda. Sanctions qui avaient ensuite été levées par son successeur à la Maison Blanche, Joe Biden.
La CPI veut poursuivre son travail
Dans une première réaction, la CPI a condamné le décret américain qui vise, selon elle, "à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial". Elle s'engage aussi à "continuer de rendre justice et redonner espoir à des millions de victimes innocentes d'atrocités à travers le monde".
La CPI a déjà reçu le soutien du Conseil européen qui a qualifié le décret de "menace" pour l'indépendance de la justice internationale. Ou encore d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pour qui la CPI "doit poursuivre librement la lutte contre l'impunité partout dans le monde".
La CPI siège à la Haye aux Pays-Bas. Elle est chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.