Donald Trump va reconnaître Jérusalem capitale d'Israël
6 décembre 2017Donald Trump va-t-il prendre le risque d'embraser à nouveau le Proche-Orient ?
Tout dépend de sa décision sur le transfert ou non de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Une annonce du président américain est prévue ce mercredi.
Pour le moment, la représentation diplomatique américaine se trouve à Tel-Aviv, comme toutes les autres ambassades étrangères. La déménager dans la ville sainte reviendrait de facto à élever celle-ci au rang de capitale - un affront que les Palestiniens jugent d'ores et déjà dangereux.
Lieu saint multiple
Lieu saint pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, capitale revendiquée à la fois par les Israéliens et les Palestiniens, le statut de Jérusalem fait débat depuis la nuit des temps et constitue l'une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien.
Petit retour en arrière : en 1948, l'Etat d'Israël est créé. Les autorités font de Jérusalem-Ouest leur capitale. Jérusalem-Est est alors sous le contrôle de la Jordanie, avant d'être annexée par l'Etat hébreux, en 1967, lors de la Guerre des Six Jours.
En 1980, une loi fondamentale entérine le statut de la ville sainte comme capitale "éternelle et indivisible" d'Israël.
Jérusalem, double capitale?
De leur côté, les Palestiniens qui représentent environ un tiers de la population de la ville, revendiquent Jérusalem comme la capitale de l'Etat qu'ils aspirent à créer. Ils exigent que le statut de la ville fasse l'objet de négociations dans le cadre un accord de paix avec les Israéliens.
Et la communauté internationale ? Elle ne reconnait pas la souveraineté israélienne sur Jérusalem et considère Jérusalem-Est comme territoire occupé. C'est pour cette raison que les ambassades étrangères sont installées à Tel-Aviv.
La position américaine
Jusqu'à présent, c'est aussi le cas des Etats-Unis - même si le Congrès américain a adopté, en 1995, un décret appelant Washington à déménager son ambassade dans la ville sainte. Ce décret comporte cependant une clause qui a permis à tous les prédécesseurs de Donald Trump - Bill Clinton, George W.Bush et Barack Obama - de repousser son application afin de préserver leur rôle de médiateur dans la région.
Cette clause doit être renouvelée tous les six mois - en juin dernier, Donald Trump avait suivi l'exemple de ses prédécesseurs et bloqué à nouveau le transfert de l'ambassade.
Mais cette fois, il laisse planer le doute sur ses intentions, soumis à la fois à ses engagements électoraux et aux pressions d'une partie de son électorat chrétien, favorable à Jérusalem comme capitale.
Nul ne sait pourtant comment réagiraient les Palestiniens et leurs alliés arabes si le chef de la Maison Blanche se prononçait en faveur d'un déménagement ou s'il élevait Jérusalem au rang de capitale israélienne.