Donald Trump rejoue la partition incendiaire de 2016
5 novembre 2024A quelques jours de l'élection présidentielle du 5 novembre, la campagne électorale, inédite dans la politique américaine, se caractérise, dans ses derniers instants, par une course extrêmement serrée dans les sondages entre Kamala Harris, et Donald Trump, qui vise un second mandat.
Pour ses partisans, l'ancien président de 78 ans est le sauveur de la grande Amérique, celui qui défend le petit peuple, les travailleurs et les valeurs de la famille traditionnelle, contre les dérives libérales du camp démocrate.
Sur le plan international, il est celui qui met les intérêts des Etats-Unis au premier plan. Il se place comme celui qui connait les rouages de l’économie, puisqu’il est un homme d’affaires milliardaire. Pour ses soutiens, il est aussi l’homme insubmersible qui se relève le poing levé, un filet de sang sur la joue, après une tentative d’assassinat lors d’un meeting électoral.
Peu importe si le magnat de l’immobilier qui s’érige en self-made man a hérité d’une partie de sa fortune et si ses solutions semblent bien trop simplistes pour être vraies. Comme lorsque Donald Trump dit qu'il est capable de régler la guerre en Ukraine en 24 heures.
La base électorale de Donald Trump le suit, peu importe les dérives. Il répand des mensonges racistes circulant sur les réseaux sociaux, comme lorsqu’il accuse les immigrés haïtiens, dans une petite ville de l’Ohio, de voler les chats et les chiens pour les manger.
Lors de ses meetings de campagne, il qualifie les immigrés d’Amérique latine de "violeurs" et de "criminels". Il propose ainsi de mener la "plus grande opération d’expulsions de l’histoire des Etats-Unis".
Emprise sur le parti républicain
Donald Trump suggère aussi de déployer l’armée contre “les fous de la gauche radicale”, en d’autres termes, contre une partie de ceux qui ne pensent pas comme lui. Pour Donald Trump, la gauche américaine s’inscrit dans un “Etat profond” qui tirerait les ficelles en coulisses, alimentant les théories du complot, que les supporters du républicain reprennent régulièrement.
Ces dérives sont finalement le ciment de l’aura de l’ancien président, et une des raisons de sa présence médiatique permanente. Une grossièreté en chasse une autre, et lorsque les insultes fusent, le visage de l’ancien président est partout.
Ainsi, selon des chiffres officiels, l'équipe de campagne de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars en septembre contre seulement 78 millions pour le camp Trump.
Et pourtant, la course reste on ne peut plus serrée entre les deux candidats.
Donald Trump règne sans partage sur le parti républicain, qu’il a réussi à mettre au pas en seulement quelques années. Personne n’ose le contredire, et nombre de conservateurs continuent à défendre la thèse de l’élection volée par Joe Biden en 2020, bien que ce récit a été largement démenti par des enquêtes et ne repose sur aucune preuve vérifiée.
Affaires judiciaires
Le refus de reconnaître sa défaite, suivi de la marche meurtrière de milliers de manifestants sur le Capitole, le 6 janvier 2021, font partie des nombreuses affaires dans lesquelles Donald Trump doit répondre devant la justice.
Procès reportés, appels en cours, condamnations… Le nombre de procédures est tel que le New York Times, acquis au camp démocrate, propose de s’abonner à une Newsletter appelée "Trump on trial", Trump devant la justice, pour suivre les derniers développements dans les affaires qui visent le républicain, que ce soit à New York, en Floride, en Géorgie ou encore à Washington DC.
Plusieurs procès pourraient ainsi attendre Donald Trump dans les années à venir s’il ne remportait pas la présidentielle et si les recours de ses avocats échouaient.