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Dos Santos quitte les commandes du MPLA en Angola

7 septembre 2018

Après avoir cédé le pouvoir en 2017, José Eduardo dos Santos quitte les rênes du MPLA. Mais son successeur Joao Lourenço doit encore convaincre qu'il apporte le changement. Certains Angolais préfèrent attendre de voir.

ANGOLA Verteidigungsminister João Lourenço (L) und Präsident Santos (C)
Image : Getty Images/AFP/A. Rogerio

Emanuel Matondo : "Il y a une aile puissante du MPLA qui supporte dos Santos et une majorité qui soutient Lourenço"

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Voici 39 ans que Jose Eduardo dos Santos a pris la présidence du puissant Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA). Quand il cède sa place, c'est forcément une ère qui s'achève.

Pour beaucoup d'Angolais cependant, cette ère ne laisse que des mauvais souvenirs. Une petite élite issue de la famille dos Santos et d'autres personnes influentes sont accusées d'avoir détourné des milliards issus de la vente du pétrole.

 

Image : DW/N. Sul d'Angola

Des pétro-dollars mais des enfants affamés

La fille de l'ex-président, Isabel dos Santos, est présentée comme la femme la plus riche du continent africain. Or un enfant angolais sur trois souffre de troubles de croissance liée à la sous alimentation.

L'actuel président Joao Lourenço affirme vouloir diriger le pays autrement.  Et il a déjà réussi à convaincre l'écrivain angolais Ondjaki. "Nous traversons une période qui est complètement différente de ce que nous avions vécu jusqu'à août 2017", affirme celui qui est pourtant d'habitude très critique à l'encontre du gouvernement.

"Il est clair qu'il y a un tournant. Il est clair qu'il y a une envie de changer quelque chose, tout au moins en ce qui concerne le tissu politique et la gouvernance du parti au pouvoir. Naturellement que la société civile, les journalistes, les écrivains, etc. sont prudents. Mais cela est intéressant et c'est un bon signe pour un nouveau départ", ajoute Ondjaki.

 

Image : Imago/Zumapress

Un vrai tournant ?

Le président Joao Lourenço, un ex-fidèle serviteur de Jose Eduardo dos Santos, a créé la surprise en limogeant la fille de son prédécesseur à la tête de la Sonangol, la société nationale de pétrole, et en renvoyant le fils du président, Jose Filomeno, devant la justice pour corruption.

Mais le succès de cette lutte acharnée contre la corruption dépend fortement des mouvements au sein du parti. Emanuel Matondo, journaliste angolais résidant en Allemagne, pense que "s'il est vraiment sincère dans sa lutte contre la corruption, Lourenço doit alors envoyer en prison plus de la moitié des membres de son parti ! Le conflit va se jouer maintenant en dehors du parti gouvernemental, car il y a une aile de supporteurs de dos Santos qui est très puissante au sein du MPLA et aussi une majorité qui a tendance à plutôt soutenir les actions de Lourenço."

A l'heure où la page dos Santos se referme, certains Angolais ne croient pas encore qu'il y aura un changement. Pour les sceptiques, la prise des commandes du parti gouvernemental pourrait donner à Joao Lourenço tous les leviers du pouvoir, de sorte qu'il pourrait finir par être tout aussi autoritaire que son prédécesseur.

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