Du bon côté de la Force...
2 juillet 2013À la différence des manifestations contre Hosni Moubarak début 2011, la protestation contre le président Morsi ne se limite pas au Caire, mais embrase de nombreuses autres villes égyptiennes, constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La révolution égyptienne entre ainsi dans une nouvelle phase. Un an après leur arrivée au pouvoir, le prestige politique des Frères musulmans est très érodé.
Si Morsi ne parvient pas à faire un pas en direction de l'opposition, il connaîtra le même sort que son prédécesseur, analyse également Die Welt. Par contre, cette même opposition doit accepter qu'une partie non négligeable de la population rurale soit ancrée dans l'islam. Pour que l'Égypte retrouve la paix, il est grand temps que les deux camps apprennent l'un de l'autre.
Le quotidien conservateur revient également dans ses colonnes sur la colère de la chancelière au sujet des écoutes illégales américaines dont a été victime l'Allemagne. Espionner ses amis, c'est intolérable, a-t-elle lancé.
Ce qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : pendant des semaines, Angela Merkel a tenté de minimiser l'étendue de ce scandale. Le dilemme de Berlin est qu'il refuse peut-être l'interception des données personnelles, mais qu'il accepte volontiers les informations transmises par les services secrets américains en matière de complots terroristes.
D'ordinaire, la chancelière évite toute surenchère dans les conflits, constate die tageszeitung. C'est pourquoi son commentaire sur l'espionnite aiguë des Américains est étonnant. Cette indignation pourrait par contre détourner l'attention du bon peuple sur une série de questions délicates pour Angela Merkel, à quelques mois des élections législatives : les services secrets allemands étaient-ils au courant de ces écoutes ? Si oui, l'ont-ils alors dit à la chancelière ? Et dans ce cas, en sait-elle alors plus qu'elle ne veut bien l'avouer ?
Washington est passé du côté obscur de la Force, lance la Süddeutsche Zeitung. L'Amérique confisque la liberté dont elle fait la promesse depuis si longtemps. Fondés sur les valeurs de liberté, les États-Unis abandonnent celle-ci et se blindent. L'attentat du 11 septembre et la guerre au terrorisme qu'il a déclenchée ont donné aux structures étatiques et à la bureaucratie un pouvoir incontrôlable qui agit maintenant dans l'ombre. Pour pouvoir être crédible et accepté, il est pourtant impératif que l'état de droit agisse au grand jour, conclut le quotidien de Munich.