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Du sang, de la sueur et des larmes...

Lascombes, Christophe20 août 2008

Le bourbier afghan, les rodomontades de l'OTAN et les Jeux Olympiques, la presse allemande d'aujourd'hui est haute en couleurs.

Aux Jeux Olympiques, la force et les sentiments vont souvent de pairImage : AP

En couleurs effectivement, à la Une de la Süddeutsche Zeitung entre autres, la photo de l'homme le plus fort de ces olympiades : Markus Steiner, Autrichien de naissance, mais qui se présentait sous les couleurs allemandes, a remporté la médaille d'or d'haltérophilie dans la catégorie des plus de 105 kilos. Sur le podium, ce paquet de puissance au cœur tendre a dédié sa victoire à son épouse récemment décédée. Mais le quotidien de Munich se consacre en première page au coup d'arrêt des relations entre l'OTAN et Moscou. Et d'ironiser sur les manifestations d'émotion de l'alliance atlantique qui ressemble à un groupe d'ados qui se sentent défiés par un groupe rival.

Face au mutisme de la Russie, l'OTAN ne l'entend pas de cette oreilleImage : AP / PD / DW

Même photo et même constat aussi à la Une de die Welt pour qui les quelques menaces lancées de mauvais gré par les Ministres des Affaires étrangères de l'OTAN sont bien peu de choses. Geler les contacts avec Moscou tant que ses soldats n'auront pas quitté le territoire géorgien n'a pas de quoi impressionner face au cynisme avec lequel les Russes ont violé la souveraineté de leur ancienne colonie. Pour Poutine et ses sbires, l'OTAN n'est plus qu'un tigre de papier, indécis et peu sûr de lui.

Moscou s'asseoit souvent sur les protestations occidentales lorsqu'il s'agit de ses intérêtsImage : AP

De Brejnev à Poutine, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'ambition dominatrice de Moscou n'a pas disparu, même si le printemps de Prague appartient désormais à l'Histoire. L'Europe et les pays qui ont quitté l'empire russe le savent bien. Une Europe qui, il est vrai, a peut fait jusqu'ici pour contrer la politique agressive de Vladimir Poutine, critique de son côté la Frankfurter Rundschau. Il est temps de faire comprendre à Moscou que la violence ne doit pas être utilisée à des fins politiques. Il faudra du temps pour en convaincre le Kremlin. Mais l'Occident doit faire la preuve de sa volonté de changement et les USA revenir à la politique du multilatéralisme.

Avec 10 morts hier, les paras français viennent de verser un lourd tribut en Afghanistan. L'Occident saura-t-il se dégager du bourbier afghan ?Image : AP

Une politique qui fait aussi cruellement défaut en Afghanistan, souligne la Tageszeitung, avec cette photo d'un soldat de l'ISAF examinant les montagnes afghanes à la jumelle et la légende : l'abîme qu'est l'Afghanistan. Après la mort de dix soldats français dans une attaque des talibans, le journal de Berlin souligne que l'Occident doit parvenir à rétablir des structures étatiques stables dans ce pays et de réfléchir vraiment à la question. Et cela veut dire qu'il faut tout reprendre depuis le début.