1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Ebola : la population de Beni fait de la résistance

John Kanyunyu
15 octobre 2018

Deuxième vague de l'épidémie d’Ebola déclarée à Beni en RDC. C'est le résultat des résistances communautaires, des villes mortes, de l'insécurité et de la faible collaboration des tradi-praticiens.

Demokratische Republik Kongo | Ebola
Image : Getty Images/J. Wessels

Selon les derniers statistiques sur les 211 cas d'Ebola signalés dans la région, 176 ont été confirmés et 35 probables.

Des équipes soignantes agressées

La situation de l'épidémie d'Ebola est désormais "catastrophique" à Beni, selon la déclaration faite sur les radios locales pas le directeur de la riposte contre Ebola dans cette région. 

Le docteur Bathe Ndjoloko a fait cette déclaration après que l'équipe chargée de l'enterrement, y compris des policiers, a été séquestrée par les membres de la famille d'une personne morte après avoir été contaminée par le virus d'Ebola.

Selon lui, il n'est désormais plus question de négocier avec les familles des victimes comme c'était le cas jusqu'á présent.

"Nous, personnel soignant, n'allons plus négocier avec les habitants. Le maire de la ville doit s'en occuper car en cas de catastrophe ici, c'est lui le premier responsable. Nous sommes arrivés à la catastrophe, nous sommes débordés. Les équipes soignantes ne peuvent en aucun cas poursuivre les gens qui volent les corps des morts pour risquer ensuite de se faire kidnapper. Ce n'est pas notre travail."

L'incident de Beni intervient deux semaines après que des employés de la Croix rouge aient été blessés par des jeunes à Butembo qui voulaient leur ravir le corps d'un malade mort d'Ebola.

Face à la résistance d'une partie de la population, le maire de Beni prépare un arrêté municipal pour traduire en justice tous ceux qui s'attaqueraient aux équipes médicales.

"La police va devoir intervenir, c'est d'abord pour permettre à l'équipe médicale de bien faire son travail et ensuite pour capturer les meneurs. On ne vous capture pas dans le cadre du maintien de l'ordre public mais comme vous vous êtes rebellé à des mesures établies, on vous emmène à la police, à partir de la police on vous conduit au parquet où vous serez poursuivi pour rébellion."

Et pour rassurer sur le fait que le vaccin ne représente aucun danger, alors même qu'une partie de la population en doute , le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, s'est fait vacciner à Butembo, une ville dont la population reste très opposée au travail des équipes médicales.