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"Ebola est de retour"

18 mai 2018

Parmi les sujets africains commenté cette semaine dans la presse allemande, il y a entre autres le retour du virus d’Ebola en RDC ou encore, le référendum constitutionnel très controversé au Burundi.

Kongo Ebola Behandlungszentrum in Bikoro
Image : picture-alliance/AP Photos/UNICEF/Mark Naftalin

"Ebola est de retour" a titré, la Süddeutsche Zeitung. Mbandaka, la capitale de l'Etat de l’Equateur, en RDC, est atteinte par le virus jusqu’à présent détecté à un peu plus de 100 km de la ville. Pour le quotidien munichois, Mbandaka a toujours été une ville avec de grands projets mais aujourd’hui, la réalité est très modeste.

L'explorateur, Henry Morton Stanley qui a découvert Mbandaka en 1883 y avait fait son nid. La plus grande ville de l’Équateur qui devait devenir une attraction, avec des chemins de fer, des palais et un pont sur la rivière, présente aujourd’hui un autre visage, déplore le journal. 

Manque d'infrastructures

D’après la Süddeutsche Zeitung, l’état des infrastructures de la ville, où un premier cas d'Ebola a été confirmé, constitue le principal blocage au plan de riposte de la maladie. Autour du village de Bikoro, où l’épidémie a été déclenchée, il n’y a pas de route, d'électricité, d'eau potable ou encore d'installations sanitaires.

Ce qui nécessite la mise en place d’un pont aérien pour alimenter les zones touchées, selon la Süddeutsche Zeitung. C'est déjà la neuvième épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo, pays où le virus qui tue entre 20% et 90% des personnes infectées, a été découvert en 1976, rappelle le journal bavarois. 

Image : Reuters/J. R. N'Kengo

Pour la Berliner Zeitung, le temps de la riposte est arrivé. D’après le quotidien berlinois, le déclenchement de cette nouvelle épidémie est particulièrement inquiétant pour plusieurs raisons. Primo, le virus s'est propagé à trois endroits différents dans un rayon de plus de 60 kilomètres. Secundo, deux personnes infectées se sont même rendues à Mbandaka, la ville à plus d'un million d'habitants.

Et tertio, particulièrement dangereux, quatre infirmières considérées comme des porteuses du virus en raison de leurs contacts étroits avec de nombreux patients sont "probablement déjà infectées".

Tout comme la Süddeutsche Zeitung, pour la Berliner Zeitung c’est le manque d’infrastructures de transport dans une zone considérée comme une jungle qui va aggraver la situation, surtout pour les experts et les agents de secours de l'OMS. 

L'horreur est de retour

"L'horreur est de retour au Burundi", a titré la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour le journal de Francfort, il est clair que le président Pierre Nkurunziza a changé la constitution du pays pour pouvoir gouverner jusqu'en 2034. La Faz n’a pas hésité à comparer le président burundais à certains dictateurs africains qui ont mal terminé. 

Image : Getty Images/AFP

Le quotidien cite l’ex-président congolais, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, qui s’était surnommé : le « guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter » ou encore : « Le coq qui saute sur toutes les poules pour les couvrir» et le maréchal Idi Amin de l'Ouganda qui s’était donné comme titre : le « Seigneur de tous les animaux de la terre et de tous les poissons des océans."

Pour la Faz, le dirigeant burundais, Pierre Nkurunziza, essaie d’adopter la même attitude prosaïque en se donnant le titre de « Imboneza yamaho ». Ce qui veut dire en Kirundi, la langue nationale du pays, le « Guide éternel », même si pour ses proches, c’est "Visionnaire éternel". Avec le temps, Pierre Nkurunziza est devenu un tyran, fait remarquer le quotidien.