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"Ebola, un danger virulent"

Audrey Parmentier
26 mai 2017

Dans l'Afropresse, l'actualité africaine vue par la presse allemande, il est question de santé avec un reportage sur le « Africa Mercy » le plus grand hôpital flottant au monde, mais aussi des nouveaux cas d'Ebola.

ARCHIV Ebola-Ausbruch in Liberia 2014
Les mesures sanitaires prises au Libéria lors de l'épidémie d'Ebola en 2014Image : picture alliance/AP Photo/A. Dulleh

Le combat n'est pas encore terminé, écrit le Tagesspiegel. Trois ans après l'épidémie d'Ebola qui a dévasté le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, la maladie a refait son apparition, cette fois en RDC. Et on ne sait pas comment elle va évoluer. A des milliers de kilomètres de là, écrit le quotidien, le ministre allemand de la Santé procède à une simulation : une maladie hautement contagieuse se déclenche dans un pays où le système de santé est très peu développé. Hermann Gröhe et ses collègues européens de la Santé réunis à Berlin ce week-end vont se pencher sur ce cas. Pour la simple raison, explique le Tagesspiegel, qu'en 2014, la gestion sanitaire transnationale a échoué, comme l'affirme Ralf Clemens de la Cepi, la Coalition pour les Innovations en matière de préparation aux Epidémies. Les ministres vont donc notamment tenter d'améliorer les moyens de communication entre les Etats et les ONG sanitaires et humanitaires. Mais aussi voir comment renforcer les systèmes de santé des pays les plus pauvres afin qu'ils puissent réagir le plus vite possible en cas d'épidémie. Il sera aussi question de vaccins, précise le journal. Un vaccin contre Ebola a été développé par des laboratoires américains. Mais il n'a pas encore reçu les autorisations nécessaires pour être produit en grande quantité. Un drame, selon Ralf Clemens. Qui regrette qu'à l'heure actuelle, on ne sache toujours pas combien de vaccins devraient être mis à disposition pour endiguer une épidémie d'Ebola.

Un laboratoire de Londres teste un vaccin contre Ebola sur des patientsImage : Getty Images/WPA Pool/S. Parsons

La Berliner Zeitung dresse le portrait de Fatima Akilu

Dans une pièce vide, 9 femmes sont accroupies et fixent le sol, les yeux rougis. On est à Maiduguri, dans la province de Borno, au Nigéria. Chacune à leur tour, elles racontent les horreurs dont elles ont été victimes, des scènes atroces, écrit le journal, des meurtres, des viols. Fatima Akilu les écoute, silencieuse. La psychologue connaît ces descriptions. Ces scènes sont quotidiennes dans cette province où sévit depuis des années une guerre civile des plus cruelles. Avec 20 autres psychologues, elle tente de rendre le sourire à ces victimes, à travers des discussions individuelles ou en groupe. Une initiative unique à Maiduguri. C'est le conseiller sécuritaire de l'ancien président nigérian qui est venu chercher cette femme de 52 ans, explique la Berliner Zeitung. Il voulait comprendre pourquoi, dans le nord du pays, des milliers de jeunes hommes adhéraient à une secte – Boko Haram pour ne pas la citer - qui, sous couvert de piété, commettaient les crimes les plus barbares qui soient. Le nouveau président Muhammadu Buhari n'a pas renouvelé le contrat de Fatima Akilu. La psychologue a alors créé sa propre fondation, précise le journal. Elle tente non seulement de redonner le sourire aux femmes qui viennent la voir, de chasser leurs traumatismes mais aussi de réintégrer les anciens membres de Boko Haram dans la société.

La psychologue Fatima Akilu est aussi auteur de livres pour enfantsImage : DW/A. Kriesch

La Tageszeitung nous emmène à la rencontre de docteurs sur l'eau

Jamie et Brian Baki travaillent sur le Africa Mercy, le plus grand hôpital flottant au monde qui est en ce moment amarré dans le port de Cotonou. Lui est anesthésiste et elle travaille dans l'administration. Brian passe ses journées dans l'un des cinq blocs opératoires situés sur le pont inférieur. 82 lits sont à disposition des patients béninois. Parmi ces patients, raconte Katrin Gänsler, la journaliste de la taz, Anne Marie Bello qui défroisse les coussins blancs posés sur son lit sans pour autant réussir à dissimuler une certaine excitation. Et pour cause : c'est la première fois, à 39 ans, écrit la taz, qu'elle a la possibilité d'avoir une vie normale. La patiente, qui a encore le pied dans le plâtre, se souvient du coup de fil qu'elle a reçu de l'organisation Mercy Ships, qui lui indiquait la date de l'opération. « J'en avais la chair de poule » raconte-t-elle. Il faut dire qu'à l'âge de 15 ans, elle s'était rendue dans un hôpital à Porto Novo afin de faire opérer une malformation de naissance. Mais sa famille n'avait pas l'argent pour payer l'intervention. Il aurait fallu trouver 460 000 FCFA. Sur le Africa Mercy, Anne Marie Bello a été opérée gratuitement, comme tous les patients. Et elle sait déjà ce qu'elle fera quand elle quittera l'hôpital flottant : « Je vais m'acheter des chaussures, confie-t-elle à la taz, et pour la première fois de ma vie, j'en achèterai une pour le pied gauche. »

L'Africa Mercy, ici à Rotterdam, doit rester au Bénin jusqu'à la fin du mois de juinImage : picture-alliance/dpa