Echec et (Dürren) Matt !
1 octobre 2008Un mari infidèle notoire, père d'un enfant illégitime à la tête de la CSU, l'histoire politique a parfois de ces ironies, s'amuse la Frankfurter Rundschau. Surtout quand on songe qu'il s'agit du même parti qui, à l'issue de sa débâcle électorale, refusait même toute éventualité de consultation avec les Verts au motif que ceux-ci voulaient supprimer les crucifix dans les écoles publiques. Le choix de Horst Seehofer illustre plus que toute autre chose le profond bouleversement, politique, sociétal et culturel, que subit l'ancien parti (presque !) unique de Bavière.
Une belle ruse mais pas un choix intelligent, critique die Welt. En raison de son statut de vétéran pour avoir participé au dernier gouvernement Kohl, il n'incarne pas vraiment le renouveau dont on nous rebats les oreilles et encore moins le changement de génération.
Ce retrait du chef de la CSU et de sa secrétaire générale ouvre en réalité une véritable guerre de succession au sein de ce parti qui comme aucun autre a besoin et recherche l'autorité, analyse la Süddeutsche Zeitung. Depuis dimanche dernier, sans chef, sans statut de parti dominant, la CSU risque de se désagréger. Le quotidien de Munich revient, comme d'ailleurs ses homologues nationaux, sur la crise financière américaine, après l'échec hier du vote au Congrès sur le Plan Paulson qui devait sauver l'univers de la finance privée.
Un échec qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung par exemple : deux tiers des députés Républicains et un bon tiers des Démocrates ont refusé de suivre leurs candidats à la présidentielle et leur président actuel, George Bush. Washington n'avait pas vu telle mutinerie depuis longtemps. La majorité rebelle a ainsi refusé la mise en place immédiate de ce plan de sauvetage et ainsi, cette gigantesque intervention des fonds publics.
Avec en première page, le célèbre tableau de Friedrich Dürrenmatt de 1966 qui représente le suicide collectif des membres du Conseil d'Administration de la Banque Fédérale, la Tageszeitung de Berlin constate elle aussi l'échec du capitalisme. Le système financier mondial ne survit plus que grâce aux aides d'état. Et tant que les nouvelle règlementations pour les banques ne seront que discutées au lieu d'être mises en place de manière décidée, les gouvernements auront tout lieu de craindre la colère de leurs électeurs.