Elections en Hongrie sur fond de crise
8 avril 2010Inquiets par la crise, déçus par leur personnel politique de nombreux Européens cherchent des paroles simples et des soi-disant solutions immédiates : l'extrême-droite utilise ce désarroi et relève la tête en Europe. Nous poursuivons notre série sur ce phénomène et nous verrons qu'en France un nouvel mouvement cherche à s'établir sur la droite du Front National…
Jobbik surfe sur la vague d'inquiétude
La Hongrie longtemps élève modèle de l'Europe de l'est est en crise. Sans l'aide de l'UE et du FMI, le pays aurait fait faillite. Mais il a dû lancer un programme de rigueur budgétaire sévère (hausse d'impôts, baisse des aides gouvernementales, coupe dans les retraites). Et les électeurs convoqués dimanche pour un scrutin législatif pourraient bien manifester leur mécontentement: les socialistes risquent de perdre le pouvoir qu'ils détiennent depuis huit ans au profit de la droite conservatrice. Mais celle-ci devra sans doute composer avec l'extrême droite, le parti "Jobbik" qui pourrait ramasser entre 15% et 20% des voix selon des sondages. Reportage à Budapest de Verseeck Keno présenté par Audrey Parmentier.
Sur la droite du FN
En France, les élections régionales du mois dernier ont marqué le retour du Front national. Le parti nationaliste mené par Jean-Marie Le Pen a remporté des sièges dans 12 régions sur 26. Les socialistes et les écologistes en attribuent notamment la responsabilité au gouvernement : selon eux, en engageant le grand débat, très controversé, sur l'identité nationale et en multipliant les discours sécuritaires, il a réveillé les peurs. Mais le FN n'est plus le seul à occuper l'extrême droite de l'échiquier politique. Plusieurs partis ancrés au niveau local leur arrachent des voix. Les régionales ont d'ailleurs vu l'émergence d'une nouvelle formation : le Bloc Identitaire. Ils s'inscrivent, à l'échelle européenne, dans le mouvement de la nouvelle droite populiste. Les explications d'Anne-Julie Martin depuis Paris.