Elections européennes : l'Europe passe au vert
27 mai 2019"Comme une envie de champagne" titre la Süddeutsche Zeitung, pour commenter le raz-de-marée du parti écologiste. "Les Verts se sont établi en tant que force d'opposition contre l'extrême droite et les eurosceptiques".
Etabli, et a priori pour un bout de temps, note le journal. "Près de 30% des moins de 30 ans ont donné leurs voix aux Verts. La jeunesse s'est polarisée et la carte politique du pays pourrait se transformer durablement."
Peu importe si ce sont les récentes vidéos d'un jeune Youtuber allemand dirigées contre les conservateurs, ou bien les manifestations hebdomadaires "Friday for change" contre le changement climatique, rarement "la préférence des jeunes électeurs pour le thème du climat et donc les Verts n'été aussi impressionnante."
Mais peut encore mieux faire, estime die Tageszeitung en titrant à contre-courant : "Les Verts n'arrivent que deuxième". Une manière aussi pour le journal de gauche de dire que la lutte écologiste n'est pas encore arrivée aux bouts de ses ambitions.
En attendant, "les Verts ont doublé leur score par rapport aux européennes de 2014" calcule la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui ajoute que ces élections sont le signe que "ce n'est pas la fin de l'Union européenne", comme l'ont espéré les partis europhobes, à commencer par les partis d'extrême droite.
L'extrême-droite déçue
Avec des scores plus faibles que prévu "le parti allemand AfD et le FPÖ en Autriche n'ont pas été à la hauteur de leurs attentes. Les populistes de droite ont aussi perdu de leur élan au Danemark et aux Pays-Bas.
Et si en France Marine Le Pen a réussi à battre le mouvement pro-européen du président Macron et dispose avec la Ligue de Matteo Salvini en Italie d'un allié puissant, ce n'est pas suffisant pour sortir l'Union européenne de ses gonds."
Enfin, die Zeit Online a regardé outre-manche, où le parti pro Brexit de Nigel Farage l'emporte.
Mais de l'autre côté du spectre politique, fait remarquer le journal, les partis pro-européens ont recueilli plus de 39% des voix. Cette élection n'apporte aucune clarté aux Britanniques sur le Brexit.
Non seulement le pays est désormais dirigé par une Première ministre qui a déjà annoncé sa démission, sans que l'on sache qui va la remplacer, mais en plus, comme le montre les résultats du scrutin, la société britannique est terriblement divisée déchirée, polarisée.