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Emmanuel Macron et la présence militaire française au Sahel

6 décembre 2019

Au menu : la démographie en Afrique. Egalement, la sortie président français Emmanuel Macron en marge du sommet de l’Otan, invitant les présidents des pays du G5-Sahel à Pau en France, est commentée dans la presse.

Gipfeltreffen in Bamako Mali
Image : Reuters/L. Gnago

Depuis la mort de 13 soldats français au Mali il y a deux semaines, le président français Emmanuel Macron n'exclut plus le retrait de ses troupes du Sahel.

Pour le président français, "le cadre et les conditions politiques" pour une présence militaire doivent être clarifiés. Et le quotidien de Francfort, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, précise que la ville pyrénéenne de Pau n’a pas été choisie par hasard.

C’est en effet dans cette ville que se trouve la caserne de sept des treize soldats tués dans un accident d'hélicoptère lors d'une mission de combat au Mali.

Le message de Macron

Pour la Faz, la sortie de Macron porte en soi un message : le président français souhaiterait que les dirigeants africains déclarent clairement avoir besoin de l'assistance militaire de la France et de l'Union européenne dans la lutte contre le terrorisme.

Image : picture-alliance/L.Marin

Pour la Süddeutsche Zeitung, même s’il s’agissait d’un accident dans le cadre d’une opération militaire complexe, Macron a néanmoins saisi cette occasion pour exiger des conséquences politiques.

Dans les cinq pays du Sahel où la France lutte contre les extrémistes islamistes, cela exige un engagement clair des dirigeants politiques, a renchérit la Faz, en reprenant les arguments du président français.

C'est pourquoi, selon le quotidien de Munich, Emmanuel Macron a convoqué à Pau les présidents burkinabè, malien, mauritanien, nigérien et tchadien pour le 16 décembre prochain.

La démographie en Afrique

Le mensonge sur la démographie en Afrique, a titré de son côté Die Tageszeitung. La croissance démographique sur le continent est considérée comme un problème majeur mais c’est au contraire la base de l’avenir florissant de l’Afrique dans quelques décennies, d’après le quotidien de Berlin.

Image : THW/Jörg Eger

Le quotidien regrette que la chancelière allemande Angela Merkel ait pu parler de "défi" lors de son intervention à l'ouverture du sommet sur l’investissement en Afrique à Berlin le 19 novembre.

Angela Merkel a placé le sujet dans les "problèmes" juste après le terrorisme au Sahel, déplore la Taz, de même que la perception que le problème de l'Afrique ce sont les Africains qui est d’ailleurs répandue au sein de la société.

Pour l’éditorialiste, dans l’histoire intellectuelle européenne, les Africains ont été considérés pendant des siècles comme des êtres inférieurs, peu motivés par la raison, ou «pas encore entrés dans l’histoire», comme l’avait formulé, l’ex-président français Nicolas Sarkozy en 2005.

La croissance démographique est mal perçue en Europe. Pourtant, les experts citent le "dividende démographique" comme le secret de l'ascension d'une nation ou d’une région. 

Et c’est vrai pour le journal de Berlin pour qui l'Europe a connu cette étape et la Chine en profite aujourd'hui.