L'ambiance pro-européenne ne sert à rien, affirme le Mannheimer Morgen, s'il n'y a que la droite et les nationalistes qui mobilisent leurs partisans. Les électeurs pourraient tirer la leçon de ce qui s'est passé en Grande-Bretagne et aux États-Unis : il ne suffit pas d'être contre. Il faut aussi élever la voix quand il s'agit de défendre quelque chose.

Et c'est ce qu'a fait Emmanuel Macron avec sa lettre publiée dans de grands quotidiens des 28 pays membres, une lettre qu'il a signée de son nom. Emmanuel Macron tout court, constate la tageszeitung, la taz, tel un citoyen qui s'adresse à tous les citoyens européens.

Voilà qui est rafraîchissant : le citoyen Macron publie ses idées et ses propositions, enfin quelqu'un, commente le quotidien, qui s'adresse aux Européens au-delà des frontières et ne se contente pas de faire campagne dans son pays.

C'est nouveau, c'est réjouissant de voir que les nationalistes n'ont pas le monopole de la discussion sur une meilleure Union européenne. Mais ce serait encore mieux si Emmanuel Macron avait vraiment une alternative à proposer.

Pour la Leipziger Volkszeitung, quand Macron s'adresse officiellement aux 500 millions de citoyens de l'UE, il cherche surtout a s'attirer les faveurs des 67 millions de Français. Les élections européennes sont le premier test d'humeur depuis la présidentielle et les législatives de 2017.

Depuis, Macron a dégringolé dans les sondages, le mouvement des gilets jaunes l'a frappé de plein fouet. Il cherche un moyen de sortir de la crise, écrit le quotidien de Leipzig -  en se présentant comme le sauveur de l'Europe. Mais l'est-il vraiment ? se demande le journal.

Emmanuel Macron a beau se dire libéral, ce sont toujours l'Etat et sa toute puissance qui, au final, occupent le premier rôle constate die Welt. Certes, il initie de grandes choses mais il a besoin d'un contrepoids libéral affirme le journal.

Voire même d'un ou mieux encore, de plusieurs opposants. Comme la Grande-Bretagne ne peut pas jouer ce rôle en ce moment, ce devrait être à l'Allemagne de le faire. Mais ce n'est pas le cas pour l'instant, regrette die Welt.

Les problèmes économiques de la Chine

Les journaux s'étonnent par ailleurs du rapport gouvernemental critique sur la situation économique en Chine que le Premier ministre a remis lors du Congrès du peuple.

"Fini de rêver, il faut retourner à nos devoirs", c'est ainsi que l'édition en ligne de l'hebdomadaire der Spiegel résume le discours de Li Keqiang.

Il y a tout juste un an, le Congrès du peuple avait entièrement tourné autour du dirigeant du parti Xi Jinping, rappelle le Spiegel online. Cette fois, ce sont les problèmes auxquels l'économie chinoise est confrontée qui ont occupé le devant de la scène.

Une prévision de croissance en baisse, des tensions commerciales avec les Etats-Unis. Le rapport du Premier ministre, conclut le site, rappelle l'époque d'une Chine plus modeste.

Selon la Frankfurter Rundschau,  "les États occidentaux seraient heureux d'une croissance économique comme celle de la Chine. Mais avec environ 6 %, Pékin a atteint un seuil critique", constate le quotidien. Et encore, selon le Tagesspiegel, la croissance réelle devrait être moitié moins élevée.

Onze millions de nouveaux emplois doivent être créés dans les villes, écrit le journal, qui rappelle que la croissance économique est un pilier important de la dictature du parti unique.