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En Afrique du Sud, l'armée déployée après des violences

Valérie Hirsch
13 juillet 2021

L’armée sud-africaine a été déployée à Johannesburg et dans la province du Kwazulu-Natal, théâtre de pillages depuis vendredi. Le président Cyril Ramaphosa condamne les violences et promet de faire revenir l’ordre.

Des incidents ont éclaté vendredi en pays zoulou (Est), dont M. Zuma est originaire et où il s'est constitué prisonnier après avoir été condamné à 15 mois de prison.
Des incidents ont éclaté vendredi en pays zoulou (Est), dont M. Zuma est originaire et où il s'est constitué prisonnier après avoir été condamné à 15 mois de prison.Image : Luca Sola/AFP/Getty Images

Les émeutes font suite à la détention de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma. Selon la police, qui a arrêté plus de 200 personnes, 7 personnes ont été retrouvés mortes dans des circonstances non élucidées.

L'armée a été appelée en renfort lundi pour contenir les débordements.Image : Phill Magakoe/AFP/Getty Images

Hier lundi (12.07.2021), des pillages se sont poursuivis dans des centres commerciaux à Soweto et dans un autre township de Johannesburg, ainsi qu’à Durban et Pietermaritzburg, les deux grandes villes du Kwazulu-Natal, la province d’origine de jacob Zuma.

Les émeutes ont été lancées vendredi par des partisans de l’ancien président sous le slogan "Libérez Jacob Zuma". Dimanche soir, le Président Cyril Ramaphosa a condamné la mobilisation sur base ethnique, entendez les Zoulous, l’ethnie de son prédécesseur, et, les "criminels qui ont pris avantage" de la situation pour commettre des pillages.

"Ces actes mettent en danger la vie d’autrui et nuisent à nos efforts de redressement de l’économie du pays. Même s’il y a des qui sont meurtris et en colère en ce moment, il n’y aucune justification pour commettre des violences et des actes de destruction qui affectent les droits d’autres personnes".

Le rôle des partisans de Jacob Zuma 

Les forces de l'ordre, en infériorité numérique flagrante, coursent les pillards en tirant des balles caoutchoutées pour les disperser. Image : AFP/Getty Images

Les partisans de Zuma ont drainé dans leurs sillages des résidents pauvres, qui ont profité des troubles pour se servir dans les magasins : ce sont aussi les émeutes de la faim, alors que le taux de chômage, amplifié par le confinement, dépasse les 32 %.

"On ne peut pas nier qu’il y a un taux de chômage élevé en Afrique du sud, d’énormes inégalités sociales, une pauvreté extrême mais en incendiant et en pillant des magasins, va-t-on vraiment diminuer la pauvreté ? ", s'est demandé Bonke Dumisa, professeur d’économie à l’université du Kwazulu natal.

Beaucoup dénonce le manque de préparation de la police et d’intervention des responsables de l’ANC, le parti au pouvoir.

Dans ce climat tendu, la Cour constitutionnelle a entendu lundi l’avocat de Jacob Zuma, qui a demandé une révision de la peine de l'ancien président. La Cour pourrait prendre plusieurs jours pour se prononcer.  

 

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