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En Allemagne, polémique sur un test d'âge pour les migrants

5 janvier 2018

Des politiques conservateurs souhaitent instaurer un test obligatoire pour déterminer médicalement l'âge des demandeurs d'asile et éviter les fraudes mais les médecins s'y opposent.

Deutschland Jobcenter Integrationscenter für Arbeit Gelsenkirchen
Image : picture-alliance/dpa/J. Stratenschulte

En Allemagne, une polémique sur l'âge des demandeurs d'asile fait rage. Il s'agit en fait de déterminer correctement l'âge des demandeurs d'asile. En effet, les enfants ou adolescents qui demandent l’asile sont globalement mieux traités que les adultes. Ce qui pousse certains à frauder sur leur âge réel. Alors face à cela, des politiques conservateurs réclament la détection obligatoire de l'âge des demandeurs d'asile mais l'Ordre national des médecins s'y oppose. 

Ce test qui fait polémique en Allemagne existe en fait déjà en Belgique : un test d'âge obligatoire pour les réfugiés ou demandeurs d'asile. Seuls ceux qui ne pourront pas prouver leur âge, par exemple au moyen d'une carte d'identité ou d'un bulletin scolaire, seraient concernés. En cas de doute, ils devraient donc passer un test. Un test qui, pour Anis Cassar, du Bureau européen d'appui en matière d'asile basé à Malte, peut être instauré par les pays de l'Union européenne s'ils le décident. "L'âge est déterminant en matière pénale et c'est important pour les demandeurs d'asile", explique-t-elle.

Image : DW/C. Spathis

Cette spécialiste explique que les mineurs sont sous protection spéciale. "Ils sont pris en charge de manière plus intensive par les services sociaux, des psychologues et des enseignants et ils vivent dans des logements spéciaux. Ils ont aussi beaucoup plus de chances de rester dans le pays que les adultes", raconte Anis Cassar. Ainsi, il arrive souvent que les réfugiés se déclarent plus jeunes qu'ils ne le sont en réalité.

Des tests aussi en Suède

En Allemagne, cette proposition n'est pas nouvelle. Elle a été relancée après le meurtre d'une jeune allemande par un Afghan de 15 ans. Mais le père de la victime se dit persuadé que le meurtrier de sa fille était majeur. Et si le père de la victime soutient cette thèse, c'est qu'en matière pénale, les procédures et les peines encourues ne sont pas les mêmes pour les mineurs et les adultes. "La dignité et le bien-être des jeunes demandeurs d'asile devraient toujours être la priorité, surtout qu'ils ont déjà vécu des expériences traumatisantes. C'est difficile pour eux de garder l'équilibre", estime pour sa part Anis Cassar.

Image : picture-alliance/dpa/F. Kästle

En Belgique, les médecins utilisent les rayons X et d'autres méthodes pour déterminer l'âge approximatif des réfugiés à partir des os. Si le résultat du test n'est pas clair, il est décidé que la personne est mineure. En Suède, il existe également des tests d'âge médical pour les réfugiés. Bien qu'ils soient volontaires, de nombreux demandeurs d'asile le font pour permettre aux fonctionnaires d'estimer leur âge surtout quand ils n'ont aucun document avec eux. 

Les médecins suédois se basent habituellement sur les dents de sagesse et les articulations du genou. Cependant, le test ne peut pas déterminer exactement l'âge d'une personne. Il montre simplement si elle est plus jeune ou plus âgée que 18 ans. Les défenseurs des droits de l'homme critiquent la marge de variation du test qui est, selon eux, beaucoup trop large.